Le salaire minimum augmentera de 0,3% au 1er janvier, à 9,43 euros l'heure, soit 1.430,22 euros bruts mensuels pour 35 heures. Cette revalorisation correspond à la stricte augmentation légale, après une hausse de 2% au 1er juillet, dont un coup de pouce de 0,6%. Cette revalorisation automatique s’est réalisée en fonction des règles qui s'appliquent de manière automatique et sans coup de pouce supplémentaire. D’ailleurs Michel Sapin a rappelé qu'un "coup de pouce a déjà été accordé au mois de juillet" aux quelque 2,6 millions de salariés rémunérés au Smic (+2%, dont 1,4% au titre de l'inflation de façon anticipée et 0,6% de bonus), estimant que l'engagement de campagne de François Hollande "a été tenu".
Au total sur 2012, le Smic aura progressé de 2,3% et "compte-tenu de l'inflation de +1,3% constatée sur l'année, cette hausse globale correspond à un gain de pouvoir d'achat de 1%" pour les 2,6 millions de salariés rémunérés au Smic.
Lors d’une réunion de la Commission nationale de la négociation collective Michel Sapin a annoncé une révision des critères d'indexation du Smic afin de notamment "mieux prendre en compte le poids des dépenses contraintes (loyer, énergie)" qui pèsent sur les ménages. Par ailleurs Michel Sapin a déclaré que la réforme du mode de calcul du salaire minimum ne comporterait pas d'indexation sur la croissance et cela à l’inverse de l’annonce en juillet dernier du Premier Ministre qui reprenait une idée de François Hollande lancée lors de la campagne. Il faut rappeler que depuis 1970, le Smic est recalculé automatiquement chaque année pour suivre l'évolution des prix et de la moitié du gain de pouvoir d'achat du salaire horaire de base ouvrier (le fameux SHBO). Michel Sapin estime que cela n’aurait pas beaucoup de sens de vouloir indexer le SMIC sur la croissance… mais retiens en revanche, je le cite de mémoire, qu’avec une croissance plus forte il sera évidemment nécessaire que l’augmentation du smic permette aux bénéficiaires de participer aux fruits de la croissance… Prolongeant sa réflexion il souligne que l’on doit tenir compte de l'inflation. « Or l'inflation pour ceux qui gagnent très peu n'est pas forcément la même que pour ceux qui gagnent beaucoup, il sera proposé de modifier cela", a-t-il martelé en reprenant une revendication syndicale. Et pour en finir, quant au salaire horaire de base ouvrier, jugé désuet (entre 1980 et 2008, la part des ouvriers est passée de plus de 40% à 22% dans l'emploi salarié), l'exécutif pourrait lui préférer un nouvel indicateur, le salaire horaire de base ouvrier et employé (SHBOE) ce qui selon certains économiste apporterait un changement marginal.
N’en demeure pas moins qu’aujourd’hui ce qui est annoncé comme changement pour le 1er janvier se concrétisera pour le smic à une hausse salariale de 3 centimes de l’heure. Evolution à mettre en relation avec la modification des tarifs sociaux du gaz et de l’électricité. L’arrêté qui va être pris va permettre à 1,4 millions de français de bénéficier des tarifs sociaux (contre 1 million actuellement) alors que le nombre estimé de bénéficiaire est aux alentours de 8 millions. Un engagement de faire sortir ces 8 millions de la précarité énergétique.