[Critique DVD] Les revenants

Par Gicquel

Des personnes d'âges et de milieux différents, tous désorientés, cherchent à rentrer chez eux. Ils ne savent pas encore qu'ils sont morts depuis plusieurs années, qu'ils n'ont pas vieilli et que personne ne les attend.


"Les Revenants" de Fabrice Gobert

Avec : Anne Consigny, Clotilde Hesme

Sortie le 20 decemb 2012

Distribué par UNIVERSAL STUDIO CANAL VIDEO

Durée : 416 minutes

Nombre de : 3

Film classé : Tous publics

Le film :

A l’origine du projet , le film éponyme de Robin Campillo, dont le réalisateur de la série, Fabrice Gobert, conserve l’idée première : comment des êtres chers disparus depuis des années peuvent-ils se réinsérer dans leurs familles ?

Pour répondre (un peu) à la question, Gobert a déjà à son actif un excellent premier film « Simon Werner a disparu » au titre explicite et que je vous conseille de voir d’un peu plus près. Vous comprendrez alors peut-être mieux comment le cinéaste peut nous mener des épisodes durant, par le bout du nez, que l’on croyait avoir pourtant très fin.

S’il n’en est rien c’est qu’il se démarque constamment d’un sujet, à priori fantastique, pour nous raconter une histoire presque normale, une fois l’impossible, l’inadmissible,  admis.  Décédés après un  accident, des hommes et des femmes  reviennent le plus naturellement du monde au milieu des leurs. Il ne comprennent pas alors que leur retour puisse bouleverser l’équilibre d’une famille recomposée après le drame, ou le bien-être d’une femme aimée, autrefois et qui a refait sa vie…

Les interrogations se bousculent dans nos méninges, et  ce n’est que le début des embrouilles dans lesquelles Fabrice Gobert s’ingénue à contenir un léger suspense, tout en surface, et dont personnellement, je lui sais gré.  La teneur même du récit exige une parfaite déclinaison de toutes ses composantes, sous peine de basculer dans l’irrationnel ou l’incompréhension.

Il n’en est rien, le fond de l’histoire nous ramenant toujours à des questions quasi existentielles ,sur les sentiments qui nous animent, les ressorts de la fraternité, et  de l’amour, qui dure toujours…

En menant de front son récit contre-nature et une caméra très attentive à ses personnages, le réalisateur élabore des intrigues vraiment passionnantes. Je ne vois pas trop à quoi se raccroche ce type d’exercice presque nouveau pour le cinéma français : du fantastique qui de ses fondamentaux ne retiendrait que quelques arguties (les petites bêtes qui remontent des canalisations,les morts-vivant…) au profit d’un genre narratif soigneusement élaboré par la belle écriture du scénario.

 

A l’image de son précédent film, Fabrice Gobert a aussi une attention toute particulière pour ses jeunes comédiens. Yara Pilartz, en tête, qui  rend tout à fait crédible son personnage venu de nulle part. Les aînés  méritent aussi beaucoup de la patrie cinéma : Frédéric Pierrot, Grégory Gadebois. Chez les femmes,  nombreuses au générique, citons la relève prometteuse : Alix Poisson, Clotilde Hesme, Céline Sallette.

En bref

Le film

Un genre presque nouveau pour le cinéma français qui se décale du cinéma fantastique pour un récit naturaliste, où le suspense et les sentiments vont de paire. Avec une palette de jeunes et très jeunes comédiens, rassurant pour la relève. Les aînés ne sont pas mal non plus.