Résumé: Bilbon est un paisible Hobbit dans la vallée du paisible comté de Hobbitbourg qui ne veut rien avoir à faire avec le danger, l’imprévu et l’aventure. Il répond imprudemment aux sollicitations de Gandalf, le magicien Gris et se retrouve embarqué dans Un Voyage Inattendu aux côtés d’une bande de 13 nains partis à reconquête du Royaume d’Erebor, conduite par le Thorin Ecu-de-Chêne, le fils du roi déchu par le Dragon Smaug. Bilbon, avec la Compagnie des Nains, va devoir affronter Gobelins, Orques, Ouargues et Araignées géantes avant de rencontrer Gollum, la créature qui changera à jamais le cours de sa vie.
Critique : Il est certain qu’il y onze ans déjà, Peter Jackson lançait, avec New Line (et des financements allemands…), l’improbable pari d’adapter à l’écran, en trois volets ambitieux, Le Seigneur des Anneaux, l’œuvre majeure que l’écrivain britannique Tolkien avait mis 15 ans à écrire après « Biblo(n) le Hobbit » (nous dirons « Bilbo »).
Il est certain que cette trilogie récompensée par 17 Oscars avait marqué le public, l’histoire du cinéma et son réalisateur, qui n’avait pas imaginé en réaliser le prequel, trois épisodes initialement confiés au réalisateur mexicain Guillermo Del Toro.
Il est certain que Peter Jackson a su s’entourer d’acteurs impressionnants, Ian McEllen et Christopher Lee revêtant de nouveau les robes de bure de Gandalf et de Saroumane mais également la timide Kate Blanchett incarnant Galadriel, la fée des Elfes. Une fée que le réalisateur néo-zélandais aurait dû écouter plus attentivement lorsqu’elle souffle à la Compagnie des Nains : « Puisse cette lumière vous éclairer dans les endroits sombres, où toutes les autres lumières seront éteintes.»
En effet, ici point de lumières. Voici un film qui aurait dû bénéficier de davantage d’inspiration éclairée. Boosté en numérique 3D à 48 images par seconde (contre 24 d’ordinaire), il vous plonge dans un artifice qui rappelle davantage le jeu vidéo que le cinéma et provoque dans les premières minutes un inconfort qui frise celui que peuvent procurer certains téléviseurs HD dernier modèle.
Peter Jackson, comme Frodon dans le Seigneur des Anneaux, est victime de la malédiction de l’Anneau qui corrompt et qui expose celui qui le porte à la volonté supposée du plus grand nombre. En fait, ici et pour le pire, un Anneau qui finit par rendre « invisible » son réalisateur. Porté disparu au sein de la Terre du Milieu. Cela lui a fait perdre tout recul et toute mesure. Le voilà englouti, comme Smaug, l’improbable dragon numérique dont on ne distingue pour le moment que l’œil jaune et vide, sous un tas d’or inerte. Voici donc un premier épisode décevant qui sera suivi de deux autres volets, « La Désolation de Smaug » (pour Noël 2013) et « Histoire d’un aller-retour » (avant les vacances d’été 2014). Paraphrasant Gandalf s’adressant à Bilbo, on rappellera à toutes fins utiles, que « pour qu’il y ait de bons films en ce monde, Monsieur Frodon, il faut se battre pour ça ! » Espérons que Peter nous entendra. Arthur A.