Le judoka chiraquien faisait partie de la liste de trois noms de présumés exilés fiscaux au Liechtenstein livrée par le site de Bakchich. En réparation, il réclame 110000 € à l’éditeur du site et aux deux auteurs, qui sont convoqués devant le tribunal de Nanterre le 10 avril.
Dans l’article incriminé, daté du 15 mars, le photographe François-Marie Banier et l’écrivain Michel Houellebecq étaient aussi qualifiés de “touristes fiscaux”. “Les informations transmises aux Français ont conduit Bercy à examiner ces listes de près, afin de vérifier minutieusement leur exactitude, les éventuelles erreurs, d’évaluer la prescription des faits, sans préjuger encore des délits éventuels”, écrivaient le directeur de la rédaction Nicolas Beau et le rédacteur en chef Xavier Monnier. Ils ajoutaient qu’une enquête avait été rapidement ouverte à l’encontre de Banier:
“Et de vieilles investigations, nourries d’autres dossiers, qui peuvent d’ailleurs éventuellement être prescrites, ont été réactualisées concernant le chiraco-judoka David Douillet, et l’écrivain à succès Michel Houellebecq.”
Seul Douillet attaque le site Web, qui publiait deux jours plus tard un “maintien” de ses informations, à la suite du démenti du ministère du Budget. Les versions de Houellebecq et de Banier y étaient données, mais pas celle de Douillet, qui “n’avait pas répondu” à Bakchich, selon Xavier Monnier: “J’ai les preuves que je l’ai appelé.” Les deux articles ont été retirés du site aujourd’hui. Le journaliste assure être “blindé” côté sources:
“Un informateur nous a donné ces trois noms, que nous avons recoupés auprès de trois autres sources.”
Cette assignation en référé pour “diffamation”, l’avocat de David Douillet la justifie le plus simplement du monde: “C’est complètement faux.” Concernant le maintien des informations par le site, Me Thierry Lacoste dit avoir “rarement vu une telle mauvaise foi”. Selon lui, 110000 € “ce n’est pas cher payer par rapport au mal que fait ce genre d’affirmation”. Dans l’assignation, l’avocat écrit notamment que les articles de Bakchich “conduisent l’internaute à croire que M. Douillet n’agit pas en bon père de famille”.
En attaquant devant le tribunal de Nanterre, bien connu des “people” pour sa générosité supposée, David Douillet pourrait obtenir un jugement plus favorable que devant la 17e chambre du tribunal correctionnel de Paris, spécialisée dans les affaires de presse. Me Lacoste récuse cette interprétation: “C’est cyclique, ça dépend des magistrats.”