La formation ne fait pas partie de la scène de la Bay Area de San Francisco mais c’est
tout comme. Lich King vient du Massachusetts (USA) et produit un thrash metal décomplexé
et survitaminé. Avec le nouvel effort, "Born of the Bomb" , nos cinq musiciens, à savoir Joe Nickerson (guitare), Brian Westbrook (batterie), Tom Martin (chant),
Dave Hughes (basse) et Rob Pellegri (lead guitare), livrent un parfait brûlot qui
mérite vraiment que l'on s'y attarde. Explications en compagnie du chanteur dont le
goût pour le second degré n’échappera à personne.
Comment
a été reçu votre précédent album “World Gone Dead” par la presse, les fans… ?
Tom
Martin (chant) : Les retours ont été assez positifs. Il y a eu pas mal
d’intérêt. Brian Posehn (acteur, chanteur…) a bien aimé le disque, tout comme Gary Holt
(Exodus). D’une manière générale, les gens ont commencé à vraiment nous prendre
au sérieux. Nous continuons à nous battre contre l’idée fausse qui veut que
notre musique soit considérée comme non sérieuse. En général, sur
« World Gone Dead », nous estimons que nous n’avons pas eu
l’attention que nous méritions, mais nous faisons avec...
Pourquoi
avez-vous choisi le thrash metal comme expression musicale ?
Je
n’ai jamais choisi le thrash, c’est le genre que s’est imposé comme une
évidence à mes yeux. Si j’aimais le dancehall-electro-mathcore, c’est ce que je
jouerai comme musique. Mon père et ma mère ne sont pas vraiment fans mais ils
nous soutiennent. Un jour, ma mère m’a dit : « Je sais que tu aimes
cette musique « tord-boyaux ».» J’ai tellement aimé le terme que j’en
ai fait une chanson.
Est-ce
que le livre d’Harald Oimonen et Brian Lew, « Murder In The Front
Row », est l’équivalent d’une bible pour vous ?
Je
ne l’ai pas encore consulté. Regarder des photos de musiciens en train de jouer
n’a aucun intérêt pour moi. Au même titre que les livres qui traitent de sujets
sur l’histoire de la musique. En ce qui me concerne, les documentaires sont
plus intéressants car ils essayent d’intégrer des extraits live qui restituent bien
le feeling de l’époque. Mais, d’une manière générale, les photos et le texte
sont des formes d’expression pauvre pour décrire une expérience musicale.
Vous
avez déclaré que vous ne faisiez qu’améliorer le son de vos maîtres des années
80. Pensez-vous réellement que vous ne faites que cela ?
Je
dirais que oui. Nous ne faisons que développer un son dans une voie qui n’a
peut-être pas encore été totalement explorée. Cela donne l’impression d’être un
peu prétentieux mais nous savons très bien que tout a été fait dans le domaine
du thrash. Nous n’allons donc pas essayer de péter plus haut que mon cul. En
fait, je décrirais notre son de la façon suivante : « Et si Exodus
avait écrit sa version de « And Justice For All ? ». Je pense
que Lich King a une image de groupe fun et fêtard, capable de proposer des
riffs musclés, mélodiques, qui évoluent au sein de chaque morceau. Nous sommes
donc le résultat de ces deux aspects, un groupe fun qui prend sa musique au
sérieux. Comme je l’ai dit, nous ne cherchons pas à réécrire l’histoire du
genre, nous travaillons principalement autour d’une formule bien établie.
Pouvez-vous
nous décrire titre par titre « Born Of The Bomb » ?
All
Hail : Avec ce morceau, je voulais composer un hymne, un titre qui fasse faire
des bonds à tout le monde dès le départ. C’est un peu notre « March Of The
S.O.D. ». Un truc simple pour headbanger.
We
Came To Conquer : Celui-ci est l’un de nos titres préférés de tous les temps et
j’en suis très fier. Il y a une super énergie avec des paroles sérieuses sur
l’état de la scène metal au sein de laquelle nous évoluons. Tu sais à quel
point chaque chanson de rap sont des chansons de vantards où les gars
s’encensent eux-mêmes. Les groupes de metal ne font pas trop ça mais nous, nous
avons voulu mettre en avant cette attitude sur ce titre.
Wage
Slave : Ce morceau parle de la façon dont l’économie se casse la gueule
ici, aux Etats-Unis. Nous développons l’idée que les gens sont pris au piège
dans le cycle parfait des marchés, qui créé des revenus pour les grands
compagnies qui nous distraient et nous licencient. La plupart des directions
musicales de cette chanson sont surprenantes.
In
The End, Devastation : Ce titre est probablement celui que j’aime le moins
sur ce disque mais, certaines personnes trouvent que c’est l’un des meilleurs !
(rires). Je ne m’explique pas cette impression. Le morceau parle de la
perspective de la fin. Quelque chose d’assez classique dans le genre.
Fan
Massacre : En 2011, nous avons eu un coup de pouce qui nous a permis
d’acheter un bus de tournée. En fait, nous avons organisé une collecte de fonds
dont le prix principal était de se faire « tuer » par nous dans une
chanson. La chanson parle donc de ça. C’est aussi stupide et idiot que « We
Came To Conquer », sauf que, cette fois-ci, le titre est dédié aux fans.
C’est vraiment amusant de plaisanter méchamment avec nos fans et de savoir
qu’ils comprennent la plaisanterie, que ça les fait marrer.
Agnosticism
: Ce dernier parle de quelque chose qui me tient à cœur et il va à l’encontre
de ce que nous disons dans « In The End Devastation ». Les paroles
traitent de la non-croyance en ce qui peut suivre après la mort mais, comme la
science est sur le point de nous apporter l’immortalité, cela a très peu
d’importance. On ne dit pas que la science est le nouveau Dieu mais nous disons
que la science pourrait le devenir dans un futur proche.
Combat
Mosh : Une grosse chanson pour mosher. Son titre est totalement idiot mais
il est resté le même depuis qu’on l’a composée. Les paroles décrivent le fait
de quitter la civilisation pour redevenir des singes sauvages dans un
« circle pit ». C’est une tuerie en live et le morceau fait toujours
réagir le public.
Axe
Cop : Il parle de la BD web du même nom que nous adorons tous. C’est écrit
par un petit enfant de moins de 10 ans et illustré par un adulte, en
l’occurrence son frère, âgé de 30 ans environ. L’absurdité et le côté stupéfiant
de cette BD en font quelque chose de complètement sauvage. On a donc su très
tôt que l’on voulait écrire une chanson à ce sujet.
Agents
Of Steel (ndlr : reprise du groupe Agent Steel) : On voulait reprendre ce titre
car on l’adore. Et puis, en même temps, il était temps de montrer aux gens que
je peux atteindre des notes très aigües (rires). Je pense que la prochaine
reprise sera une chanson de Judas Priest.
Lich
King IV (Born Of The Bomb) : Nous sommes très fiers de celui-ci. Il dure 8
minutes et c’est une collaboration avec le groupe Morbid Saint. La caractéristique
de ce morceau est qu’il ne vous lâche pas de bout en bout. Probablement une de
nos meilleures compositions à ce jour.
Pourquoi
avez-vous décidé de réaliser une version 8bits de certains de vos morceaux pour
l’album « Super Retro Thrash » ? Pour le fun ou pour élargir
votre public ?
Je
dirais plutôt pour la première raison. Au départ, je faisais ça pour me marrer
puis, quand j’ai eu assez de morceaux pour réaliser un album, nous avons décidé
de le mettre à disposition. Puis, les gens ont commencé à en parler comme d’un disque
à part entière et nous l’avons finalement assumé comme tel. Si tu regardes notre
page Bandcamp, « Super Retro Thrash » est présenté comme un vrai
album.
Quelle
va être la prochaine étape pour Lich King ?
On
va y aller doucement car notre guitariste vient d’avoir un enfant et nous ne
voulons pas organiser des shows auxquels il ne pourrait pas participer. Ensuite,
nous programmerons une tournée US au début de l’année 2013. On ne sait pas si
ce sera possible mais cela fait partie de nos plans. Après cette étape, nous
nous allons mourir seuls et oubliés (rires).
Propos recueillis par Dead Zone
Photo : DR
Lich King, Born Of The Bomb (LichKing Recordings)
Sortie le 28 septembre 2012
Lire la chronique de "Toxic Zombie Onslaught"
lichkingmetal.bandcamp.com/
lichking.bigcartel.com/
www.facebook.com/LichKingMetal
Lich King, Lich King IV (Born Of The Bomb), video audio
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