Qui ne s’est jamais demandé comment il aimerait mourir ? Il est vrai que l’on préfèrerai ne pas souffrir, mais s’il faut souffrir, on préfèrerait que ça dur le moins longtemps possible.
Parmi plusieurs possibilités, par ordre de la mort la plus cool à la pire :
- En dormant
- D’une crise cardiaque foudroyante (oui, les mecs, pendant une partie de jambe en l’air si ça vous fait plaisir)
- Écrasé par un bus ou un train.
- Crash d’avion
- Suite à une longue maladie dévastatrice.
Je pense que l’on sera tous plus ou moins d’accord avec cet ordre là. En dormant, on s’imagine que l’on ne ressent rien, que l’on part, tout simplement, en paix. La crise cardiaque foudroyante, tout comme le fait d’être écrasé sous un bus ou un train, a l’avantage d’être rapide et radical. Dans la plupart des cas. Il ne faut pas que le bus ou le train nous rate, et il ne faut pas faire d’AVC qui nous laisse simplement paralysé. Mais ça a le désavantage d’arriver bien trop tôt dans nos courtes vies. Le crash d’avion (brrr j’en tremble rien que d’y penser) doit être horrible. Le temps que l’avion s’écrase au sol, les secondes doivent paraître bien longues et très angoissantes. Mais une fois « atterri », le choc vous tue instantanément je pense. Nous conclurons tous, alors, que la pire mort est celle qui fait suite à un cancer en phase terminal ou une autre maladie incurable. Le seul avantage qu’on peut y voir c’est d’avoir le temps de dire au revoir à son entourage, mais je ne suis pas sûre que ça vaut le coup.
Tout ça pour vous démontrer que la mort rapide et efficace est quand même bien plus appréciée. Et vous vous en doutez, tout ça pour relancer le débat sur la mort assistée. Rapport Sicard bonsoir.
C’est un débat qui n’en finit pas. Doit-on, ou non, aider les gens en fin de vie à mourir, pour plus de dignité ? Les croyants diront que non. Cela correspond à un suicide, ce qui est interdit. D’autres diront que oui, le malade et mourant à le droit de choisir d’arrêter de souffrir. Mais évidemment, comme dans tous débats, plusieurs problèmes se posent. Il faudrait que ce soit fait et décidé, après réflexion, par un médecin ou une personne apte à faire ça bien. Mais comment éviter les abus ? Le recours trop fréquent à la facilité de mettre fin à la vie d’un cas trop compliqué ? Tuer à tout va les mourants pour faire plus de place dans les chambres d’hôpitaux ? Est-ce que les patients sont réellement conscients de leurs paroles et capables de dire si oui ou non, ils veulent mourir ? Comment être sûr ?
Beaucoup de malades souffrent et attendent la mort dans la souffrance pour rien. Ils sont tellement malades qu’ils ne peuvent même pas envisager le suicide. Doit-on les aider à mourir, parce qu’ils n’en peuvent plus de leur mal ? De leur dépendance aux infirmières qui les lavent, les soignent, pour rien ?
Personnellement, je trouve ce débat compliqué. Évidemment que je suis d’accord pour qu’un mourant puisse choisir sa mort comme bon lui semble. Mais comment reconnaître les cas particuliers ? Et comment faire avec ceux qui n’ont même pas le loisir de parler ? Comment savoir, encore une fois, si le patient souhaite mourir sur un coup de folie ou s’il est réellement conscient de ses paroles ? Comme dans tout ce qui touche à la justice, il faudrait faire du cas par cas. Mais évidemment, c’est impossible. Alors je serai tentée de dire oui à la mort médicalement assistée. A l’euthanasie.
Ça me rappelle un de mes cours, à l’école de journalisme. Nous devions organiser des débats sur un sujet donné, par groupe de deux ou trois. Le public (le reste de la classe) devait voter ensuite pour savoir qui avait remporté le débat. Un jour je suis tombée sur le thème d’euthanasie. Et il avait été décidé que moi et deux de mes collègues jouerions le rôle des partisans. Les trois autres défendraient leurs arguments contre l’euthanasie. Bon, c’était un cours un peu bateau, nous jouions plus un rôle d’acteur vu que nous ne choisissions même pas nos groupes selon nos convictions. Mais ce débat fut très drôle. Je jouais la femme d’un paralysé. Mon collègue faisait le paralysé, nous lui avions bandé le visage et il bavait partout. Je m’étais franchement marrée à essuyer sa bave en faisant semblant de pleurer. En face de nous, le clan des chrétiens, trois nénettes déguisées en bonnes sœurs qui scandaient Dieu à tout va et brandissaient une croix dès que nous argumentions. Nous avions fini par gagner. Je pense que la bave de mon collègue qui avait fait rire tout le monde nous avait bien aidé.
Quoi qu’il en soit, « le professeur Sicard porte un regard sévère sur une médecine sourde aux attentes des patients. » Allez voir ça ici.