Le Vatican a récemment publié la liste des péchés modernes. Figurent dans la liste la pollution, l’avortement, la guerre ou les injustices sociales. Cette publication ne manque pas de laisser perplexe.
Tout d’abord parce qu’elle marque la volonté de l’Eglise catholique de s’inscrire dans le champ du politique. Quand les « anciens » péchés se rapportaient à des types de comportements individuels (l’envie, la colère, le mensonge…) et se cantonnaient donc au champ de la croyance individuelle, on pouvait considérer que la religion restait dans son rôle.
Mais comment accepter qu’elle prétende se mêler de politique ? La publication de cette liste de péchés coïncide d’ailleurs avec une vaste offensive politique du catholicisme en Europe. Ainsi, que ce soit en Italie ou en Espagne, le droit à l’avortement est violemment remis en cause. Or, on voit bien les ravages que peuvent causer les irruptions du religieux dans le politique : croisades et guerres de religion hier, islamisme radical aujourd’hui. Espérons que la France restera claire sur la place de la religion dans sa société, même si les récentes déclarations imbéciles de Sarkozy sur le sujet peuvent laisser craindre une remise en cause des principes de laïcité.
Et puis, il est un petit peu amusant de s’entendre donner des leçons par une institution qui, elle-même, est loin d’être exemplaire. Dans Le Monde daté du 2 avril, on lit cette histoire du prédicateur O’Grady, prédateur sexuel pendant 20 ans en Californie. Ce violeur pédophile s’est rendu coupable d’actes inqualifiables sur des enfants (le plus jeune avait 9 mois…). Ce qui est encore plus révoltant, c’est que sa hiérarchie, pourtant au courant, ne l’a jamais sanctionné. Pire, elle lui a assuré promotion sur promotion. Aujourd’hui, pour limiter le scandale (et donc freiner l’enquête en cours), elle bloque l’accès à ses archives. Faites ce que je dis, mais quand même pas trop ce que je fais.Bref, que l’Eglise reste à sa place, et qu’elle balaye devant sa porte !
Fred