Décorer le sapin de Noël, surtout pour les petits, a toujours été pour la majorité une sorte de cérémonie indispensable, rituelle, sans laquelle le Père Noël oublierait sans doute notre cheminée et nos petits souliers.
Le grenier familial contenait des trésors cachés dans des boîtes qui ne voyaient le jour qu’une fois par an. Blotties dans leurs papiers de soie, les précieuses boules ne pouvaient être manipulées que par les grands. Une pression des doigts juste un peu trop forte et voilà la merveille en éclats… Mes préférées étaient des oiseaux juchés sur une pince. Nous avions également deux antiques guirlandes lumineuses, l’une ornée de petites lanternes multicolores, l’autre de Pères Noël et autres figurines rouge et blanc vêtues, qui nous faisaient risquer le feu de sapin chaque année… enfin, celles où elles fonctionnaient. Les autres, mon frère aîné passait les quatre dimanches de l’avant à tenter de repérer quelle ampoule était brûlée, et/ou à quel endroit le courant 220V (!) prenait le large sur le fil vétuste.
Plus tard, beaucoup de boules cassées, j’aimais passer le début de mes vacances à confectionner des décorations de mes blanches mains, avec du papier brillant, des ficelles cadeau… J’aimais voir la maison se parer de ses atours d’hiver.
Depuis que j’ai des enfants, faire le sapin, c’est voir leurs yeux de bébé s’émerveiller devant les lumières et les reflets. C’est aussi vivre de sacrées aventures au moment de choisir le sapin.*
Les plus grands ont désormais aussi le droit d’ouvrir les boîtes poussiéreuses, mais aujourd’hui les boules sont incassables – ou presque, et de garnir le sapin que nous avons choisi ensemble quelques heures plus tôt, après avoir trépigné pendant que j’installe la guirlande. Il faut ensuite accepter que la décoration soit quelque peu, disons, conceptuelle. Toutes les mêmes boules du même côté, qui se cassent la figure au fur et à mesure des jours. Mais ça a son charme. Jusqu’à ce que tu profites d’une matinée d’école pour tout refaire, et qu’ils n’y voient que du feu. La magie de Noël, ça s’appelle. L’expérience aidant, j’ai fait plusieurs boîtes, et trié les boules par couleur. Ca m’évite une conjonctivite chronique jusqu’à la Galette des Rois.
Là, on est prêts, depuis dimanche. Finalement, la cuvée 2012, contrairement aux deux précédentes*, a été assez calme. Tout le monde est ravi, surtout Ultime, qui adore les loupiotes. C’est la même déco que l’an dernier, mais personne ne s’en souvient, c’est ça qui est bien dans Noël, c’est que ça n’arrive qu’une fois par an. Un peu comme quand tu t’engueules avec ton beau-frère entre la dinde et la bûche crème au beurre, l’année suivante, tu t’en rappelles plus, et tu recommences.
Le Père Noël peut se pointer. Qu’il nous apporte les biens les plus précieux, surtout: le temps, la gaieté, la santé.
Chaque mercredi, la joyeuse troupe des premières fois composée de Zette, MHF, Cathy, Papiluc, Cambroussienne, Lilith, Joufflette, l’Herbe folle, Laurent, Clem la matriochka, Cerysette des bois, Monette, Raquel, Léia,… se réunit pour disserter sur un sujet défini ensemble sur la page du groupe Facebook dédiée. Rejoins-nous!