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Pour la dignité des personnes en fin de vie

Publié le 19 décembre 2012 par Letombe
yuo.jpg Il y a des moments qui sont très difficiles, pour une famille.
Ce qu'on appelle les soins palliatifs pour un parent en fin de vie en est un exemple.
Nombre de personnes ne peuvent que demander, supplier qu'on mette fin à leurs jours, n'en pouvant plus d'une situation infernale qui les fait souffrir horriblement, les proches sont démunis, parfois ils prennent le risque d'aider au suicide la personne, parfois, c'est le soignant qui finit par le faire.
On parle d'euthanasie: ce mot fait peur. Il renvoie aux animaux. Il renvoie à une réalité froide, une mécanisation de la mort. Ce mot n'est pas juste ici. Car ce qui est plus une déshumanisation, c'est parfois de vouloir à tout prix maintenir un corps et une âme en souffrance, se retrouver dans un acharnement thérapeuthique.
Pourquoi  le suicide assisté est une réforme qui doit être menée, afin de donner l'opportunité au  malade de pouvoir mettre fin à ses souffrances?
Parce que tout le monde peut y être confronté, que ce soit dans la peau du malade ou de la famille. Aider une personne en fin de vie à s'éteindre dignement, ce n'est pas facile, c'est aimer et entourer ce proche, avec l'ombre de la mort qui se ressent, palpable, et qui rend encore plus réel la vie qui s'échappe, l'affection et les gestes qui parlent, dans une main qu'on étreint, un regard qui interpelle les sentiments...
Alors, il faut réformer la fin de vie, et donner le droit à ceux qui le veulent de partir quand ils veulent, lorsqu'ils ne peuvent plus le faire eux-même, plutôt que de les plonger dans un coma artificiel afin que la maladie ne transforme pas tout le corps en un brasier ardent de douleur.
Une grande majorité de français sont d'ailleurs pour. Oui, cela nous concerne tous, au nom de la dignité et du respect.
Un extrait du Scaphandre et du Papillon, de  Jean-Dominique Bauby:
"J'ai connu des réveils plus suaves. Quand j'ai repris conscience, ce matin de la fin janvier, un homme était penché sur moi et couturait ma paupière droite avec du fil et une aiguille comme on ravaude une paire de chaussette. J'ai été saisi d'une crainte irraisonnée. Et si dans son élan l'ophtalmo me cousait aussi l'oeil gauche, mon seul lien avec l'extérieur, l'unique soupirail de mon cachot, le hublot de mon scaphandre? Par bonheur je n'ai pas été plongé dans la nuit. Il a soigneusement rangé son petit matériel dans des boîtes en fer blanc tapissée d'ouate et, sur le ton d'un procureur qui requiert une peine exemplaire à l'encontre d'un récidiviste, il a juste lâché :"six mois." De mon oeil valide, j'ai multiplié les signaux interrogateurs, mais le bonhomme, s'il passait ses journées à scruter la prunelle d'autrui, ne savait pas pour autant lire dans les regards."    
Rosaelle

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