Jérôme K. Jérôme -T23 – Post mortem

Publié le 19 décembre 2012 par Un_amour_de_bd @un_mour_de_bd

Entre un maître chanteur aux visées étranges et la réapparition du père de Babette, la semaine de Jérôme s’annonce chargée…

Scénario et dessin de Dodier, Public conseillé : adolescent, & adultes

Style : Polar Grand public

Paru chez Dupuis, le 5 Novembre 2012

L’histoire

La journée commence mal pour Jérôme. Son copain, le père Arthur, l’appelle à l’aide. Un maître chanteur réclame de l’argent aux paroissiens pour réparer le grand orgue. Bien sûr, les soupçons s’orientent tout naturellement vers le prêtre, qui jure n’y être pour rien. Sur le plan personnel, ce n’est pas plus simple. Après 20 ans d’absence et la certitude de sa mort, le père de Babette réapparait. A la rue, atteint d’un cancer, il demande une aide qu’elle lui refuse. Par pitié pour cet inconnu, Jérôme tente de lui porter secours, au grand dam de Babette. Pendant ce temps, le corbeau multiplie les lettres de dénonciation. Il est temps pour Jérôme de résoudre rapidement cette énigme…

Un Jérôme K, patron !!! Un !

Quel bonheur de retrouver le sympathique Jérôme dans sa nouvelle enquête. Cette série fait partie des rendez-vous dont je ne me lasse pas. C’est certain : Dodier a trouvé, en Jérôme K. Jérôme, un allié précieux. Proche de nous (un p’tit gars, franchouillard jusqu’à la caricature, qui ne se prend pas la tête), Jérôme vit de belles aventures de détective privé, façon Humphrey Bogart (une référence qui tapisse ses murs). Ce mélange étrange de grand adolescent français et de détective privé, Dodier le met en scène depuis plus de 25 ans avec intelligence et « fraicheur ». S’il n’y a pas de whisky, de cigarette et de p’tites pépés chez Dodier, les intrigues n’ont rien à envier au grand-frère américain.

Quoi de neuf ?

Comme à son habitude, Alain Dodier utilise dans « Post-Mortem » tous les éléments « référents » de la série.
Pour commencer, pas de Jérôme K. Bloche sans de petites pointes d’humour de situation. Ce ton rend la lecture d’un nouvel opus tellement agréable. Pourquoi s’en priver ?
Dans le même registre, Dodier prend plaisir à valoriser les seconds rôles. La concierge diseuse de bonne aventure, l’épicier arabe du coin avec son poulet rôti et ses dictons, la grenouille de bénitier… Tous ces « petits personnages », avec leurs « gueules de l’emploi » ancrent le récit dans une réalité si proche de nous.
Sur ce terreau réaliste, Dodier construit son intrigue en utilisant des leviers bien connus (les secrets de famille, l’envie, la dénonciation, la colère) et fait monter la tension au fur et à mesure du récit. Heureusement Jérôme avec sa candeur et sa bonhomie, dégoupille les situations.



Incroyable ! Déjà le 23e tome et toujours cette fraicheur de ton qui accompagne si bien son propos. Avec son humour pétillant et ses dialogues de comptoir ciselés au couteau, Dodier nous amuse et nous divertit. Le mélange de polar social (sérieux par nature) et de comédie légère fait merveille.

Le dessin

Pas de révolution de ce côté non plus. Alain Dodier assure toujours un trait réaliste qui tend à s’affiner et à se simplifier. Soucieux du détail et du geste, il dessine les portraits, les attitudes corporelles et les décors de plus en plus « justes », de plus en plus « vrais ». Dans les lieux évoqués avec un grand sens du réalisme, il nous transporte sans effort. Très académique, son découpage n’en est pas moins précis et d’une lisibilité optimale.

Ce que j’en pense

Et hop, un 23e tome. Pas d’hésitation ! Si vous ne l‘avez pas encore, faites-vous offrir votre Pan bagnat de la BD. Avec « Post Mortem » Dodier nous sert un bon cru : une intrigue bien ficelée et ancrée dans la réalité, un ton pétillant et un éternel jeune premier (improbable mélange entre tintin, Humphrey Bogart, et Mr Hulot). On ne résiste pas à « Jérôme K. Jérôme Bloche »

Pour en savoir plus, consulter le site officiel de la série Jérôme K. Jérôme Bloche


Cette critique fait partie de l’opération « la BD du mercredi » de Mango