On est entre adultes, alors on peut se dire les choses honnêtement, hein. Non ? Quelques oreilles sensibles pourraient trainer dans le coin ? Bon, laissez-moi trouver une façon délicate d'aborder le sujet.
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J'y suis : Noël !
Et en plus c'est de saison.
Mais si, vous savez, Noël en famille ! Ca rate pas, absolument chaque année !
Tout le monde est de relativement bonne humeur (bien qu'une partie de cette bonne humeur soit feinte, parce que la fatigue et les indigestions ne donnent pas nécessairement le sourire), on se retrouve, on fait un grand dîner de réveillon, ou éventuellement un déjeuner de Noël selon les traditions familiales de chacun (si vous êtes un personnage d'A Moody Christmas, par exemple), il y a des embrassades, des souvenirs, des "oh comme tu as grandi", des bons moments à partager, des cadeaux bien-sûr (dont des DVD de séries, en tous cas je vous le souhaite), bref, l'ambiance générale est aux sourires et tous les membres de la famille sont fréquentables, ou ont la bonne grâce de faire semblant de l'être.
Tous ? Non ! Un membre de la famille résiste à l'humeur ambiante.
Mais si ! Vous le connaissez ! C'est ce vieil oncle qui a bu un coup de trop avant de venir et qui a l'alcool ronchon, ou cette grand'mère qui passe son temps à juger la qualité de la nourriture avec la mine écoeurée, ou encore cette cousine qui reste vissée sur son smartphone en envoyant des textos excédés qu'elle ponctue de soupirs ostensiblement poussés pour tester les limites des adultes présents !
Chaque année, à tous les coups, il y a UN trouble-fête qui casse les pieds à tout le monde, qu'on regarde en coin en réprimant une furieuse envie de l'étrangler et en se reversant un verre de punch ou de champagne. On l'aime, hein, mais franchement il pourrait faire un effort ; parce que sincèrement, entre nous, s'il ne change pas de tête tout de suite, ça va mal finir.
Eh bien 1600 Penn, c'est exactement ça : une famille pas forcément drôle, mais disposée à faire semblant de l'être le temps d'un épisode, et UN personnage qui à tous les coups va menacer l'équilibre fragile avec son caractère à la con.
Ce personnage, c'est évidemment le pitoyable fils aîné de la très présidentielle famille Gilchrist, il est lourd, pas drôle, et absolument omniprésent dans ce pilote, ce qui rend les choses d'autant plus douloureuses que je n'avais ni punch, ni champagne à portée de main. A côté de ce personnage insupportable, les autres semblent presque appréciables, en dépit de Bill Pullman qui singe Martin Sheen (il est allé jusqu'à adopter la même coiffure et gagner 20kg !) et de Jenna Elfman qui, eh bien, est Jenna Elfman. En-dehors de l'adolescente un brin hystérique et franchement arrogante, dont l'intrigue est la seule chose qui laisse supposer une structure feuilletonnante, les deux autres enfants sont totalement transparents (même avec la "révélation" finale de l'épisode), donc irréprochables par définition. Vraiment, seul le personnage de Josh Gad vient plomber l'ambiance. Mais avec quelle persistance !
Il s'avère que cette année, pour Noël, je ne me farcis aucune réunion de famille, et ce on-ne-peut-plus volontairement. Alors vous pensez bien que 1600 Penn, je ne vais pas me la coltiner pendant toute une saison (si elle a la chance, et nous la malchance, de vivre aussi vieille).