UMP : Copé "résolument confiant" dans un accord... par BFMTV
Ils ont remporté trois circonscriptions de droite sur fond de gigantesque abstention à gauche, lors des législatives partielles dont le second tour s'est clôturé dimanche 16 décembre. Les voilà qu'ils s'approchent enfin de la réconciliation.
Jean-François Copé et François Fillon, les deux rivaux qui se chamaillent la présidence de l'ancien parti sarkozyste depuis plus d'un mois, sont tombés d'accord.
UMP sinon rien
Il fallait provisoirement oublier le massacre de Newtown, l'effroyable cote de popularité de François Hollande, les déboires de Pierre Moscovici avec sa loi bancaire, la faible revalorisation du SMIC en janvier. Qu'importe le nouveau vote UMP/PC/EELV au Sénat pour refuser le projet de loi de finances rectificative qui institue le «crédit d'impôt compétitivité et emploi», la refonte des taux de TVA à compter de 2014. Il y avait plus grave, plus sérieux, plus important que ce débat raté sur la compétitivité.
Même Gérard Depardieu et son chantage minable à la nationalité contre le pays qui lui a donné le cinéma subventionné adéquat pour se goinfrer, pouvait aller se rhabiller.
Il y avait cessez-le-feu à droite ! RUMP et UMP allaient se réunir, fusionner, se retrouver. La semaine commençait bien. La veille, l'UMP avait ravi un siège de député à la gauche socialiste dans l'Hérault. Une douzaine de socialistes croyaient y voir un signal de déconfiture populaire, le constat que Hollande était trop soc' lib', et que l'électorat populaire se fichait bien de manifester pour le mariage pour tous quand le SMIC n'augmentait que de 3 centimes l'heure en janvier prochain. Déjà, l'actuel locataire élyséen a déjà un réel point commun avec Sarkozy: sa cote sondagière est tombée vers les 35% de popularité chez TNS SOFRES.
Comme à chaque fois depuis que les deux rivaux se causent ou se frottent, Copé et Fillon envoient un second couteau devant les caméras de télévision, comme un envoyé spécial sur le front de guerre. Ce lundi, c'était au tour de Jérôme Chartier de confier: «Ils ont eu effectivement un contact téléphonique. Les discussions sont en cours». Contact plutôt que discussion ou négociation... les termes sont soigneusement choisis pour minorer le ridicule.
Le syndrome de la chaussette
Sur iTélé le même matin, Copé a l'expression d'un couturier: «Mon premier travail est de recoudre un à un tous ces petits trous qui se sont élargis dans la parti». L'UMP est une vieille chaussette qu'il faut repriser.
Sur le fond, c'est Copé qui a cédé. Il croyait à la COCOE puis à la CONARE. Puis misait sur le pourrissement, charmante expression usitée par quelques notables de l'éditocratie. Mais la menace d'un vote parmi les parlementaires UMPistes et RUMPistes ce mardi 18 décembre l'a fait craquer. Il y aura donc un nouveau vote, plus tôt qu'il ne le souhaitait initialement, en septembre 2013. Dans 9 mois, Fillon ne sera pas candidat, a-t-il laissé entendre. D'ailleurs, il ne semble plus y avoir de candidats. Pécresse est découragée, Baroin horrifié, Juppé trop vieux, et les non-alignés (sic!) que sont Bruno le Maire ou Nathalie Kosciusko-Morizet sont prudents.
Copé promet une direction collégiale. Et même une autorité indépendante pour surveiller le vote. On se croirait dans l'une de ses anciennes dictatures arabes passées par un printemps libérateur...
Encore une fois, l'UMP s'est donc réservé le créneau de rentrée pour amuser la galerie médiatique.
Merci pour nous.