Pauvres petits riches

Publié le 18 décembre 2012 par Chezfab

On n’imagine pas ce que c’est que d’être riches. C’est des soucis ! On est là à ne pas savoir quoi faire de sa fortune, mais surtout il faut bien faire attention à en donner le moins possible à la solidarité… Car merde, si on est riche ce n’est quand même pas pour être solidaire des cons… Pardon de ceux qui réussissent moins bien, non mais !

Le cas Depardieu est en cela exemplaire. En plus de se casser sous des hospices moins privatifs (de son point de vue), il répond au critique avec toute la morgue du grand bourgeois qui n’a plus que ça comme argument. Il suffit de lire sa lettre ouverte au social libéral Ayrault pour comprendre que Depardieu hait les pauvres, les miséreux et la solidarité.

Bon, je ne dirais rien sur l’ivrognerie du bonhomme Depardieu, elle m’amuse plus qu’autre chose (bien qu’il mette parfois la vie des autres en danger, et ça c’est bien plus discutable). Mais il ne faut pas oublier que le génie autoproclamé est surtout un grand défenseur des régimes super sympa de la Tchétchénie (Kadyrov) et d’Ouzbékistan (Karimov) … Et comme ce grand homme nous dit dans sa lettre qu’il est blindé de thunes depuis des années, on ne peut même pas soupçonner qu’il ait eu besoin d’argent pour le faire. Non, c’est juste un réactionnaire fan des régimes autocratiques forts. Toujours aussi sympa le Gérard, hein ?

Mais là n’est pas le seul souci. C’est qu’aujourd’hui on veut nous faire pleurer sur la condition des riches et la spoliation de l’impôt.

Soyons clairs : si en tant qu’anarchiste je ne peux que critiquer l’état, critiquer l’impôt (j’en ai marre de payer des flics et des militaires, par exemple) et critiquer les formes de solidarités mal menées, je ne vais quand même pas cautionner la connerie et l’égoïsme de ces plein de soupe grasse ! La guerre des classes est toujours là, et cette classe de privilégiés véreux parasitaires ne mérite que mépris et combat.

Seulement, nos chers sociaux libéraux et verts mais pas trop, tout en indignation, font quand même jouer le refrain du « soyez patriotes, restez, amis riches » parce que comme ils le disent « on a quand même besoin d’eux et de leurs fortunes ».

Sauf que c’est là l’erreur (en fait, ce n’est pas une erreur, car ces tributaires du pouvoir sont là pour garder le monde dans l’état actuel, c'est-à-dire un monde capitaliste qui assure la victoire de leur classe). En réalité, nous n’avons pas besoin d’eux. Nous avons besoin de nous autres pour changer enfin les choses en profondeur.

Par exemple, quoi de plus simple que de tuer les tenant de la grande distribution en allant dans des AMAP ou en cultivant son propre jardin quand c’est possible ? En préférant le commerce de proximité (même s’il est un peu plus cher, on sait) ? Quoi de plus simple que de tuer les pétroliers en repensant ses déplacements, en les collectivisant au maximum, en jouant la solidarité à plein ? Quoi de plus simple que de repenser notre consommation pour qu’elle n’alimente pas ces nervis fascistes du marché ? Tout cela (et y’a des tas d’autres trucs faisables) nous pouvons déjà le faire. Rien de super révolutionnaire là dedans qui plus est !

Car il faudra bien qu’on se pose aussi la question : combien de temps allons nous dire que « nous avons besoin des riches » ? Combien de temps allons-nous continuer à nous abrutir au point de nous masturber mentalement sur leurs vies vides dans des magazines tout aussi vides ? Nous devons êtres le changement et le porter, révolutionner nos vies et du coup la société. Ca ne parait pas possible pour beaucoup, car la classe dominante à mis en place un système pervers d’individualisation de la vie au profit d’un petit nombre. Mais mettre le doigt dans des alternatives qui existent déjà aide à voir que le possible n’est pas si complexe !

Alors, cessons de chialer parce que Depardieu se casse, ou d’autres. Ils veulent partir ? Qu’ils partent ! Construisons plutôt notre alternative à leur monde, et changeons les choses maintenant sans attendre.