David West, profil atypique

Publié le 18 décembre 2012 par Insidebasket @insidebasket
David West fut toujours un joueur sous-estimé. Souvent placé derrière ses concurrents lors de sa période NCAA, oublié chez les Hornets époque Chris Paul, il est toujours rarement cité quand il s'agit d'évoquer le succès des Pacers en playoffs la saison dernière. Une injustice au regard de ses états de faits (double All-Star en 2008 et 2009, 21pts et 8.5rbds cette saison-là).
"Une chose à propos de D-West"commente son ancien coach chez les Hornets, Byron Scott dans l'Indianapolis Star, "c'est un des joueurs les plus intelligents que je j'ai jamais eu. Son QI basket est hors-norme. Sa technique est une des meilleures de la ligue pour un intérieur."

Joueur peu athlétique, rarement visible dans les highlights et Tops 10, David West se distingue d'abord par sa qualité de tir dans le périmètre et une technique irréprochable. Un frein à une médiatisation plus importante, sans doute.
"Rien de ce qu'il fait n'est flashy" confirme Scott. "C'est pour cela qu'il n'a pas l'attention qu'il mérite. C'est David, il a un jeu old school, très efficace."

Déjà peu en phase avec les standards athlétiques lors de ses jeunes années, David West était souvent oublié parmi les joueurs prometteurs. Mais là où ses concurrents évoluaient au-dessus de la stratosphère, lui, s'est trouvé un style de jeu différent. Et un joueur auquel il s'est identifié et qui est devenu son modèle, car possédant les mêmes aptitudes techniques : Tim Duncan.
"Il était la preuve pour moi que c'était bien aussi de ne pas être flashy."

C'est d'ailleurs lors de ses multiples affrontements avec le Big Fundamentals lors des playoffs 2008 que David West a vraiment attiré l'attention sur lui. Formant un duo terriblement complémentaire avec Tyson Chandler jouant très près du cercle, David West frappait à distance, gavé par les caviars d'un Chris Paul alors en pleine ascension. Les jeunes Hornets gagnent le respect de la ligue en poussant les Spurs, alors champions en titre, à 7 manches en demi-finale de conférence. NOLA coincera lors de la manche décisive, mais West avait livré un duel somptueux à Duncan (20.1 et 9.3rbds de moyenne sur la série).
Malheureusement, cette saillie ne sera pas vraiment suivie d'effets et David West retombera un peu dans l'oubli jusqu'à sa terrible blessure. Se réceptionnant mal sur un dunk, il se déchire le ligament croisé antérieur du genou gauche. Il perdra dans l'opération une partie de sa mobilité, mais c'est un moindre mal pour celui qui ne basait pas son jeu sur cela. Il décide finalement de changer de crèmerie et après une vraie-fausse signature à Boston, s'engage chez les Pacers, en mal d'un bon complément à Roy Hibbert.
"Je n'ai jamais vraiment dépendu de ma capacité à sauter plus haut que les autres, ou aller plus vite que les autres. Mes qualités physiques ne sont pas la meilleure partie de mon jeu. Mon truc a toujours été d'être intelligent. Cela a été la fondation de mon jeu."

Après une année réussie collectivement, mais d'adaptation individuellement (12.8pts et 6.6rbds), David West a retrouvé ses standards (17.6pts et 8.4rbds) cette année. L'absence de Danny Granger et les difficultés initiales des Pacers ont aidé, mais D-West produit avec régularité, chose appréciable au sein d'un roster jeune et en manque de repères.
La médiatisation est toujours absente et préfère se concentrer sur les jeunes phénomènes comme Blake Griffin, Kevin Love ou LaMarcus Aldridge. Qui se souvient que David West fait partie de la fameuse draft 2003, considérée comme une des meilleures de l'histoire ? Qui se rappelle de joueurs comme Stromile Swift ou Marcus Fizer, présentés comme des joueurs potentiellement plus forts lorsqu'il était jeune ? Lui s'en souvient. Mais après une décennie passée dans la grande ligue, l'heure n'est pas à la rancune. West a dépassé ce stade et continue à jouer comme il l'a toujours fait. Loin des projecteurs et des caméras.