Dans une tribune publiée dans « Libération », Philippe Torreton a décidé de répondre à Gérard Depardieu sur son exil fiscal en Belgique.
La polémique sur l’exil fiscal de Gérard Depardieu continue. Après la lettre ouverte de l’acteur à Jean-Marc Ayrault, Philippe Torreton s’en prend violemment à l’interprète de « Cyrano de Bergerac ». Dans une tribune intitulée « Alors Gérard, t’as les boules ? » et publiée dans « Libération », le comédien répond à son collègue, qui a annoncé dimanche qu’il rendait son passeport français.
« Tu t’attendais à quoi ? Une médaille ? »
Dans un premier temps, Philippe Torreton s’étonne que Gérard Depardieu ait pris « la mouche pour un petit mot (minable, ndlr) » et qu’il ose en « appeler au respect, comme le fayot dans la cour de récré…« . « Mais Gérard, tu pensais qu’on allait approuver ? Tu t’attendais à quoi ? Une médaille ? Un César d’honneur remis par Bercy ? Tu pensais que des pétitions de soutien de Français au RSA allaient fleurir un peu partout sur la Toile ? Que des associations caritatives allaient décrocher leur Abbé Pierre, leur Coluche encadrés pour mettre ta tronche sous le plexi ? Le Premier ministre juge ton comportement minable, mais toi, tu le juges comment ? Héroïque ? Civique ? Citoyen ? Altruiste ? Dis-nous, on aimerait savoir…« , lance le comédien. « Le problème, Gérard, c’est que tes sorties de route vont toujours dans le même fossé: celui du je pense qu’à ma gueule, celui du fric, des copains dictateurs, du pet foireux et de la miction aérienne, celui des saillies ultralibérales« , poursuit le César du meilleur acteur en 1997 pour « Capitaine Conan ».
« On va se démerder sans toi »
Pour Philippe Torreton, Gérard Depardieu restera comme « un type qui a fait une belle opération financière sur le cinéma français« . « Tu votes pour qui tu veux, et tu fais ce que tu veux d’ailleurs, mais ferme-la, prends ton oseille et tire-toi, ne demande pas le respect, pas toi !« , poursuit le comédien avant d’interpeller Gérard Depardieu sur son rôle de Cyrano de Bergerac: « Te rappelles-tu de cette réplique (…) On n’abdique pas l’honneur d’être une cible.’ Tu t’en souviens ? Tu devrais… En ce temps-là, tu apprenais ton texte…« . « On va se démerder sans toi pour faire de ce pays un territoire où l’on peut encore, malgré la crise, se soigner correctement, où l’on peut accéder à la culture quelle que soit sa fortune, où l’on peut faire des films et monter des spectacles grâce à des subventions obtenues en prélevant l’impôt… Un pays que tu quittes au moment où l’on a besoin de toutes les forces, en plein siège d’Arras, sous les yeux des cadets médusés… Adieu« , conclut le comédien.Google+