Le plus connu est sans doute l’organisation biannuelle d’une journée consacrée aux enfants handicapés de l’établissement Leclerc.
Pour réaliser cet événement, tous les détenus joignent leurs efforts dans un élan de solidarité afin de rendre ce moment inoubliable. Cette activité est financée directement par les détenus avec leur minuscule salaire.
Ainsi, les enfants, qui arrivent en fin de matinée, passent une journée à s’amuser avec des détenus déguisés en clowns. De plus, à l’aide d’une tombola, on offre des cadeaux à tous ces enfants prisonniers à l’année longue de leur handicap. Cette fête donne un peu de répit aux parents de ces enfants dont les soins nécessitent un travail exigeant.
Lors de cette journée, tous les détenus, sans exception, contribuent solidairement à faire oublier le handicap. Les prisonniers, comme les jeunes, retirent des enseignements personnels; leurs propres blessures deviennent subitement insignifiantes.
Concerné et impliqué
Dans d’autres établissements, comme le Centre fédéral de formation, le Leclerc et à la prison de Cowansville, les détenus procèdent à des collectes de fonds avant la période des Fêtes. La somme ramassée sert à acheter des sacs de provisions pour les familles les plus pauvres de la région.
La conscience collective est également ressentie à travers la participation d’enfants de certaines écoles qui conçoivent des cartes de souhaits avec des dessins et des messages d’encouragement. Elles sont remises aux détenus pendant les fêtes.
Les détenus réalisent qu’ils ne sont pas complètement oubliés par les gens du dehors. Tout le monde n’est pas indifférent à leur sort.
Aussi, les bénévoles qui donnent de leur temps pour nous rendre visite au pénitencier contribuent à élargir l’expression de cette solidarité humaine. La chapelle et le socioculturel sont deux endroits de rassemblement pour ceux qui désirent comprendre ou ressentir ce qui s’est passé dans leur vie afin d’apporter les correctifs nécessaires.
Un soutien, une communauté, une fraternité
Les laïcs qui communiquent leurs cheminements spirituels contribuent à augmenter notre conscience. Tout comme les membres des fraternités qui comptent pour beaucoup dans le soutien que reçoivent les détenus lors de leur remise en question. Pour la majorité d’entre nous, les expériences d’entraide sont pratiquement inexistantes. C’est pourquoi il est si difficile de reproduire un comportement que l’on ignore.
Mais ce qui unit ou rassemble le plus la communauté carcérale, c’est la souffrance vécue sous toutes ses formes. En commençant par celle que plusieurs vivent secrètement dans la honte. Oser rechercher de l’aide, de la compréhension ou du soutien serait un aveu de notre incapacité à surmonter la difficulté. Pourtant, cette souffrance devrait être le maillon principal pour nous entraider. Peut-être que la fragilité, la vulnérabilité que peuvent ressentir les détenus font resurgir un passé où la demande d’aide fut cataloguée comme de la faiblesse, trop souvent associée à la lâcheté.
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