Par François Miranda
Heart and soul
Un sms de Nathanaël :
« Tu vas au concert de Peter Hook and the Lights ? »
« Ben non », fut ma réponse
J’avais bien vu passer l’annonce mais New Order à la découpe, c’était moyennement tentant. J’avais raté NO à La Courneuve mais les videos sur youtube avaient mis du baume sur mes plaies . New Order sans Hookie, ça n’est plus vraiment pareil.
Après avoir vu que Closer serait joué intégralement, je répondais par un second sms :
« Si. Bien sûr. Billet acheté. Et toi ? »
Le meilleur bassiste du monde en concert à Paris, le bad lieutenant en personne, ça ne se rate pas !
Aller au Trabendo par les transports en commun fut d’ailleurs l’occasion d’une expérience nouvelle, prendre le nouveau tramway et en descendre malheureusement avant l’arrêt Delphine Seyrig.
Il est 20h30 lorsque le groupe monte sur scène. Hook nous gratifie une fois de plus d’une coupe de cheveux horrible, de celles qui font que normalement on abat son coiffeur.
J’avais oublié qu’avant New Order, il y avait Joy Division et qu’encore avant il y eut Warsaw.
J’avais oublié à quel point les chansons de Joy Division sont belles.
J’avais oublié que j’en connais les paroles, comme une évidence.
J’avais oublié à quel point elles m’ont construit.
J’avais oublié à quel point j’aime Joy Division.
The Lights, sur scène assure, ce qui est loin d’être évident étant donné le répertoire. Le bassiste, pas là en support puisque Hook ne joue pas beaucoup, se cachant derrière sa basse, a dû être recruté et briefé sérieusement. Mais après un tel set il est certain qu’on entendra parler de lui. Batteur métronomique, guitariste impeccable, clavier efficace, on avait craint Monaco, on se retrouve face à un vrai groupe emmené par un Hook de haute stature qui, au lieu de jouer dans les stades, préfère les petites salles dans lesquelles il prend un réel plaisir à jouer très près du public.
La force de ce concert fut de ne pas être un hommage, mais une réinterprétation de Joy Division, plus punk et aux accents de N O. Hook incarne, chante, beugle parfois, transpire, s’essouffle, gesticule et, lorsqu’il joue enfin de la basse, la magie opère, hors catégorie. Isolation, She’s Lost Control, Dead Souls, lwtua, Heart and Soul, Transmission, bien plus que l’intégralité de Closer. Les chansons sont jouées vite, la salle renvoie l’énergie, le groupe accélère.
Ceremony en clôture, l’évidence de cette basse si spéciale est là, la passerelle est faite, NO est convoqué. Tant mieux.
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Bonus vidéo : Peter Hook And The Lights « Transmission »
(live @ Trabendo, Paris, 17 décembre 2012)
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Bonus l’amère : Peter Hook And The Lights « She’s Lost Control »
(live @ Trabendo, Paris, 17 décembre 2012)