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Chronique Bleu(s) (Will Argunas) - Des ronds dans l'O

Par Bande Dessinée Info

Chronique Bleu(s) (Will Argunas) - Des ronds dans l'ONicolas est un collégien comme beaucoup d’autres. Il vit seul avec son père en banlieue parisienne. La veille des vacances de Noël, il se réveille difficilement dans un lit d’hôpital, une infirmière lui explique qu’il a eu un accident à l’école et qu’il a eu beaucoup de chance. Il n’arrive pas à parler, à du mal à ouvrir les yeux, mais surtout, il n’a absolument aucun souvenir d’être tombé, bien que ce soit ce qui ait été dit aux médecins. Quand il se rappelle enfin, comme tout collégien qui se respecte, il ne trouve pas d’autre réponse à la violence dont il a été victime que sa propre violence. Parce qu’avec son père, la communication ne passe pas forcément par la parole, il n’a pas voulu dire ce qui lui était réellement arrivé, il n’a pas été conseillé et n’a pas forcément su prendre la bonne décision. L’histoire de Nicolas, c’est l’histoire de la violence que l’on trouve là où on ne l’attend pas, celle qui vient de là on ne l’aurait jamais imaginé. Et pourtant ce n’est pas impossible.

Bleu(s) est le premier album de Will Argunas, publié pour la première fois en 2001 de manière quasi confidentiel. En 2011, grâce à l’insistance de Marie Moinard, éditrice chez Des ronds dans l’O, Will Argunas accepte de faire rééditer cet album, en lui apportant quelques modifications, que son œil à présent exercé lui impose. Tout d’abord, le format, aujourd’hui plus petit, les couleurs, certains traits, mais surtout il y ajoute un épilogue et une préface dans laquelle il explique sa démarche.

Dans cet album, les silences sont aussi parlants que les dialogues. Pour un premier scénario il est déjà extrêmement abouti et l’ajout récent de l’épilogue apporte plus une morale rassurante aux lecteurs qu’un réel plus au récit. Cela montre, outre celle (impressionnante) du graphisme, l’évolution de l’auteur par rapport à son récit. Car en effet, on niveau du graphisme, on part d’un style bichromique très épuré à la Dupuy et Berberian, à un style toujours figuratif, mais plus détaillé, au trait plus fin. Il est d’ailleurs très agréable de voir cette évolution dans un même album.


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