Photo : source freepik
Pendant cette déconvenue maladie, j’ai eu du temps pour agoniser sur mon canap et vider des boîtes de mouchoirs à foison regarder des émissions. C’est comme ça que je suis tombée sur « Premier amour » sur TF1.
En vrai, je suis tombée dessus il y a déjà quelques semaines, un soir que j’avais laissé les programmes défilés juste après Koh Lanta. Je m’étais farcie « Qui veut (WTF?????) épouser mon fils » puis cette émission était arrivée.
Oui, c’est le genre d’émission que tu te sens limite coupable de regarder parce que c’est tout pourri, que ça te prend du temps de cerveau disponible et que tu as l’impression de griller un neurone à chaque minute de diffusion. Mais la morale est sauve parce que tu regardes juste pour critiquer.
Peut-être bien que tu regardes aussi parce que tu aimes.
Passons sur cette dernière phrase.
Le principe de l’émission est simple, une personne (fille ou garçon) retrouve son amoureux(euse) d’il y a 5/10/20/30 ans et tente de voir si une (nouvelle) histoire est possible.
Arf, l’émission est de toute beauté. Parce que les protagonistes sont au taquet. Tu sens celui ou celle qui a enchaîné les mésaventures amoureuses et qui attend TOUT de ce revival parce que la personne se dit que cet ancien amour, c’est lui, le seul et l’unique. Il y a aussi ces jeunes qui se sont connus enfant et qui se disent que maintenant qu’ils sont plus grands, ils pourront peut-être vivre un « vrai » truc. Il y a aussi ces couples où l’une tente de manière constructive de comprendre pourquoi ça a capoté il y a quelques années, pendant que l’autre en face en profite pour la charger un max et tente de lui faire porter tout ce qui a pu foirer dans la relation. Ces couples qui ont la larme à l’oeil quand ils se revoient et qui après une demi journée ensemble se foutent sur la gueule, comprennent qu’ils n’ont rien réglé de leurs anciens tourments et finissent par interrompre les retrouvailles. Parfois ils repartent ensemble dans la joie et la bonne humeur, mais ça c’est plutôt rare.
J’ai pu regarder les redifs (il fallait bien que j’étudie attentivement la chose) de cette émission à plusieurs reprises. Et en tant que sociologue toujours au fait de ce qui se passe télévisuellement parlant (ah oui, vraiment, c’était juste pour mon expertise télévisuelle, n’est ce pas) une seule question me venait : Pourquoi retrouver un premier amour ?
L’envie de retrouver une partie de soi enfant, ado, jeune adulte ? de renouer avec une personne déjà connue, qui n’apporterait pas de mauvaises surprises puisqu’ils sont censés avoir réglé leurs problèmes personnels depuis la précédente relation. Une idéalisation de la relation qui fait qu’à un moment, on se dit : oui cette fois ci, ça peut marcher. En fait, l’émission devrait plutôt s’appeler « deuxième chance ». Parce que j’ai l’impression que ce sont des gens qui n’ont pas digéré un précédent échec et ils se disent qu’ayant changé (l’autre aussi) normalement ça devrait marcher cette fois ci. C’est peut-être juste le côté icônique du « premier amour », genre le conte de fées, le/la premier(ière) devait rester le/la dernier(ière).
Et du coup, je me suis demandée si moi j’aimerais retrouver mon premier amour d’enfance. Juste savoir ce qu’il devient, pour se remémorer des souvenirs, se voir en toute amitié hein, parce que je suis bien casée. La curiosité de le connaître aujourd’hui.
Hé bien, figurez-vous que je l’avais retrouvée ce garçon. Quand j’avais 8 ans, ce cher M.L et moi étions deux petits bouts de choux qui nous tenions la main pour aller à la gym, j’allais souvent prendre des goûters garguantuesques après l’école chez lui et on jouait beaucoup à chat, à des jeux de stratégies. Mes copines m’embêtaient tout le temps à me dire que c’était mon amoureux, oh que oui je niais farouchement, mais dans le fond j’avais le coeur rempli d’amour grenadine pour ce petit blondinet qui m’avait dit un jour que c’était moi son amoureuse. Puis il a déménagé en Bretagne, mon coeur s’est brisé. Et comme peuvent le faire les mômes, je suis passée à autre chose. mais je pensais toujours un peu à lui.
Quand j’avais 27 ans, ce cher M.L et moi étions deux jeunes adultes pris dans son boulot d’ingénieur pour l’un, absorbée par son boulot de cadre pour l’autre. On a échangé un peu sur Copains D’avant quand le mastodonte facebook n’avait pas encore fait son apparition. Quelques échanges sympas, mais après quelques messages je n’avais pas eu de suite. J’aurais aimé boire un verre avec lui pour savoir plus exactement où il en était, mais cela ne s’est pas fait.
C’est pas si mal en fait, peut-être qu’il vaut mieux que je reste sur le souvenir de ce petit blondinet gentil, mignon et dynamique. Les souvenirs souffrent parfois un peu trop au contact de la réalité, alors c’est mieux comme ça. M’enfin, si un jour l’opportunité se présente de se revoir, ma curiosité l’emportera sûrement et ce sera avec plaisir (mais aussi un chti peu d’appréhension) que je le reverrais pour parler du bon vieux temps et de nos vies actuelles surtout.