Et si l’actuel aéroport de Nantes était suffisant ?

Publié le 18 décembre 2012 par Zappeuse

Je déteste évoquer ici les sujets qui fâchent, c’est pour cela que je n’ai mis aucun grain de sel concernant le projet d’aéroport de Notre-Dame-des-Landes. Jusqu’à une date relativement récente, j’admettais qu’il faille peut-être déplacer et agrandir l’aéroport actuel, situé très près de la ville (mais pas plus que celui de Bordeaux, dont personne ne conteste l’emplacement), tout en choisissant un autre site que celui de Notre-Dame-des-Landes, l’expropriation d’agriculteurs et l’artificialisation d’une zone humide étant irrecevables.
Puis les infos arrivent, de plus en plus nombreuses et précises, notamment sur TerraEco, qui n’est pas un canard rédigé par des hippies puant des pieds incapables de plaquer deux accords sur une guitare, mais bien par des journalistes sérieux sachant faire appel à des experts quand cela s’impose.
En terme d’aéronautique, les pilotes sont des experts. Ce sont eux qui font décoller et atterrir les avions avec plein d’humains dedans, ce sont des gens responsables. Or certains pilotes se sont émus des consignes d’approche de l’aéroport de Nantes, celles-ci les obligeant à presque systématiquement survoler l’agglomération. C’est bien ce survol qui donne des sueurs froides aux habitants de la ville, et qui est utilisé comme argument soi-disant irréfutable par les promoteurs du projet (la photo qui illustre cette note a été prise depuis le centre de Nantes, en utilisant le zoom, mais sans le forcer). Or, un pilote interrogé par TerraEco s’est penché sur le sujet et en a conclu que les deux tiers des avions pourraient faire autrement, c’est-à-dire pourraient atterrir ou décoller sans survoler la ville. Pourquoi cet acharnement à maintenir des procédures discutables ? sans verser dans l’imbécile théorie du complot, on peut au-moins y voir une forme de dilettantisme voire de négligence.
De même, ne serait-il pas envisageable de construire une deuxième piste sur cet aéroport existant ? Ça peut s’étudier, non ? dans ce cas, le survol de Nantes deviendrait très ponctuel ou même inexistant, pour un moindre coût. Je ne comprends décidément pas cet acharnement à vouloir remettre au goût du jour un projet des années 60, destructeur et onéreux, sans avantage économique réel. A quoi bon un aéroport à 30 km d’une ville (et à 70 km en ce qui concerne Rennes, qu’il est aussi censé desservir) ? Nantes n’est ni Lyon ni Paris. Cessons de délirer et rendons aux vaches leur plancher.