Si vous y aviez investi 100 000$ en 1997 dans le fonds d’Alan Wicks, vous auriez une cagnotte de 318 000$ aujourd’hui. Un gain annuel composé de 8,6% NET de frais.
J’ai récemment rencontré monsieur Wicks et nous avons discuté de ses bons et mauvais coups.
Il explique sa performance par son désintéressement de l’indice SP/TSX. Lui et son équipe suivent LEUR processus et n’ont rien à cirer des manchettes de journaux et de la bourse qui monte et descend. Ils investissent dans des entreprises de premier plan avec une rigueur caractéristique qui est devenu au fil du temps, LEUR recette. Ils choisissent de bonnes entreprises, les achètent à bon prix et cela procure une protection contre les baisses.
Ils travaillent avec 6 critères bien précis afin de déterminer la prime de risque lié aux actions. Parmi ceux-ci, ils recherchent les sociétés ayant un modèle d’affaire durable. Shoppers Drugs Mart, CIBC, Pepsico, Proctor & Gamble en sont de bons exemples. Ce sont des entreprises ayant un contrôle efficace sur leurs revenus. Ils vont ensuite diversifier par catégories, par sortes de risques (exploitations, dettes, secteurs financiers, marchés…). Monsieur Wicks est très fier de souligner que la corrélation entre ses titres n’est que de 0,25. Mais le fil conducteur sera toujours le même; préserver le capital ET générer un revenu.
Il y a de grands absents dans ses portefeuilles qui totalisent 10 milliards de dollars. Pourquoi l’ancien chouchou des technos canadiennes RIM et les titres de ressources ne trouvent pas une petite place chez vous?
«Selon nous, RIM n’a jamais été un achat intéressant. Oui, le prix a baissé et peut sembler attrayant, mais cela ne correspond pas à notre modèle qui exige un dividende. Quant aux actions de ressources, c’est bien un autre élément qui nous distingue de l’indice boursier de Toronto. Nous n’y investissons pas, car ces entreprises n’ont ni contrôle sur leurs revenus ni sur le coût de leurs matières premières.»
Pire gaffe en 15 ans: «M’être laissé avoir par Yellow Pages. Mais, j’en tire une leçon. Jamais plus, je ne pourrais investir dans une entreprise ayant un tel niveau d’endettement. Cette expérience a raffiné nos processus de sélection.»
Meilleur bon coup en 15 ans: «Il y en a quelques-uns, mais je suis bien fier d’avoir acheté Petro-Canada AVANT que Suncor ne se l’approprie. Je suis également fier d’avoir identifier l’occasion d’achat de BCE à 21$ avant l’envolée du titre à plus de 40$.»