Où est l’amour dans tout ça?

À deux pas de Noël, une autre tragédie ravage nos voisins américains. Une autre vague de peur et de chagrin déferle là-bas et tout autour. Je vous entends me demander : Où est l’amour dans tout ça? Je vous comprends. C’est pourquoi je vous partage une réflexion à ma façon.

Mais avant, j’aimerais vous proposer une leçon que la vie m’a apprise.

Devant une offense, la tête réagit au premier degré : ceci est bien, cela est mal. Elle veut juger, culpabiliser, condamner. Le corps la suit au second degré : œil pour œil, dent pour dent. Il veut frapper, emprisonner, exterminer. Le cœur agit au dernier degré : peu importe les apparences, l’amour est présent. Il veut aimer, consoler, comprendre l’offensé, l’offenseur et leurs alliés.

Maintenant, recueillons-nous pour nous poser quelques questions.

Qu’est-ce qui a poussé l’offenseur à agir avec tant de violence? Quelle douleur avait besoin de s’exprimer si férocement? Comment a-t-il pu mettre la main sur une arme aussi dévastatrice? Pourquoi s’en est-il pris à des adultes et des enfants sans défense?

Y a-t-il en moi une souffrance qui veut être reconnue et apaisée? Est-ce que je manque de soin à mon égard? Quelles sont les formes de brutalités auxquelles je m’expose sans m’en rendre compte? Quel est cet enfant en moi qui réclame mon attention? A-t-il besoin d’affection?

Quelle était la relation de l’offenseur avec ses parents? Pourquoi a-t-il choisi l’école où a déjà enseigné sa mère? Quels sont les compréhensions que le départ inopiné des offensés permet de faire? Y avait-il un désir de rapprochement qui voulait être comblé?

Suis-je authentique avec mes êtres chers? Savent-ils que je les aime? Et pourquoi je les apprécie? Y a-t-il quelqu’un dans mon entourage dont je préfère ignorer la détresse?

Existe-t-il des divisions sociales qui souhaitaient se souder? Quel est ce mouvement qui peut rassembler des foules? Quel est ce sentiment qui rend un dernier hommage aux disparus? Quelle est cette lumière qui réconforte les familles affligées?

Quelles sont mes croyances devant les horreurs et les beautés que l’humanité peut concocter? Où est-ce que je me situe face à ma propre mortalité? Et à celle de ceux qui me sont précieux? Qu’en est-il de ma spiritualité? Quel est le sens que je donne à tout ce qui en n’a pas?

Et l’amour, où se trouve-t-il dans tout ça? Se pourrait-il qu’il palpite joyeusement dans notre cœur d’enfant?

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