Primer chaque année la plus mauvaise scène d’amour dans un roman, voilà la mission des Bad sex in fiction awards, un prix britannique très sérieux, créé il y a 20 ans par le magazine littéraire Literary Review. Cette année, c’est la Canadienne Nancy Huston qui a été primée pour les ébats dépeint dans Infrared. Historique d’un prix coquin et retour sur le palmarès 2012 !
Bad sex in fiction award : une page d’histoire
En 1993, Auberon Waugh, fils du grand auteur Evelyn Waugh et rédacteur en chef de la Literary Review, décide de créer les Bad sex in fiction awards pour attirer l’attention sur les passages de romans contemporains contenant des scènes de sexe mal rédigées, trop imprécises ou trop crues. Le but de ce prix : mettre en lumière de telles erreurs pour éviter que leurs auteurs ne les reproduisent. Le trophée est une statue représentant une femme nue dans un livre ouvert. Parmi les plus célèbres lauréats, l’Américain Norman Mailer mais aussi Jonathan Littell pour Les Bienveillantes, pourtant prix du roman de l’Académie française et Goncourt 2006 ! On trouve également John Updike pour l’ensemble de son œuvre. Rien que du beau monde, tout comme aux cérémonies de distribution du Bad sex in fiction award, qui réunissent pas moins de 500 personnes, auteurs, journalistes comme éditeurs de renom…
Bad sex in fiction award : le palmarès 2012
Contrairement à ce que le public attendait, l’auteure de Fifty Shades of Grey (Cinquante nuances de Grey) le roman porno « pour mamans », E.L James ne faisait pas partie des nominés, même si son style « morne plaine » est souvent décrié. Autre rescapée 2012, JK Rowling, attendue au tournant pour The Casual Vacancy (Une place à prendre) et même pas dans la liste des sept finalistes !
La lauréate du Bad sex in fiction award 2012 est la Canadienne Nancy Huston, née en 1953. L’auteure d’Infrared (Infrarouge, 2010) écrit ses romans enfrançais et les traduit elle-même en anglais. Infrared narre l’histoire d’une photographe aimant réaliser des clichés de ses amants lors de leurs ébats. La raison de sa victoire : des scènes empruntant entre autres métaphores marines et tout un jeu de sonorités, plus ou moins bien senties ! La grande gagnante, représentée par son éditrice, le jour de la remise des prix, début décembre, a lancé un message à ses lectrices en les encourageant à photographier leurs amants, tout comme son héroïne. De quoi faire naître des vocations de photographes ou pourquoi pas d’auteures de romans, futures lauréates de Bad sex in fiction Awards ?!
F.A