C’est dans un grand hôtel parisien que nous avons eu le privilège de rencontrer la talentueuse Alex Hepburn.
Une voix grave et rocailleuse, bien au delà des stéréotypes actuels, qui nous transporte dans son univers blues, rock très 60′s.
Cette jeune anglo-saxonne dont la sortie de l’album est prévue début 2013 nous a livré quelques confessions tout en sincérité.
Nous vous laissons le plaisir de le découvrir…
Première impression à l’écoute de ton EP : Waouh quelle voix !!! Peux-tu nous en dire plus sur ton parcours, comment cette histoire a débuté ?
Comment tout cela a commencé ? J’ai commencé à écrire des poèmes quand j’étais jeune, un peu comme le font toutes les jeunes filles, je n’ai jamais pris de cours ou de leçons de musique, j’ai seulement pris quelques cours de piano mais le courant ne passait pas avec le professeur !
Je pense que lorsque l’on est destiné à faire quelque chose, cela arrive… Je ne sais pas comment l’expliquer !! C’est une question difficile vraiment (rires) car je ne suis jamais allée dans une école de musique, je ne sais pas exactement comment cela s’est produit !!!
Tu as commencé à publier des chansons sur MySpace n’est ce pas ?
Oui c’est cela, j’ai commencé à partager des titres que j’avais écrits ; oui tu as raison c’est un peu comme cela que l’histoire a commencé. Les personnes semblaient vraiment aimer, j’ai eu de bons retours, de plus en plus de vues et mes chansons ont été classées sur MySpace Charts. Oui c’est le point de départ, et de là j’ai commencé à poster des vidéos, afin de donner une dimension visuelle.
Sur ton premier EP on découvre une cover de Woman de Neneh Cherry, pourquoi ce choix ?
J’adore cette chanson, elle révèle la vision féminine de « This is a man’s world », cette chanson combine des rythmes blues, soul, elle traduit beaucoup de sensibilité, et ce sont vraiment des registres qui m’attirent. D’autant plus que vocalement c’est très confortable pour moi.
Que penses-tu de cette mode des covers pour se faire une place ou asseoir une notoriété ?
Je n’aime pas tellement cette mode. Personnellement j’ai fais une cover de PJ Harvey, I can Hardly Wait, chanson que j’adore vraiment. Il y a effectivement des chansons que j’aime et que je reprendrais volontiers, mais je préfère de loin produire mon propre travail.
Ta voix, un timbre à la Bonnie Tyler, Jannis Joplin, et également celle d’une de tes amies il me semble, Linda Perry des 4 Non Blondes, toi quelles sont tes références et influences ?
J’ai été très influencée et hantée par Hendrix, Jeff Buckley, Etta James, qui est probablement ma préférée il y a vraiment quelque chose qui s’est passée à l’écoute de cette artiste, j’ai grandi en l’écoutant. Il y a aussi Billie Holiday et l’une des chansons qui m’a le plus marquée, est certainement Strange Fruit. Si vous écoutez les paroles, elles sont vraiment puissantes, et quand vous comprenez qu’elle parle de pendaison du peuple noir, et que tu te dis qu’elle a eu le courage d’écrire une chanson sur ce sujet, c’est juste impressionnant, on ressent tellement de peine dans sa voix.
Peux-tu nous parler de ton futur album dont la sortie est prévue pour 2013 ? Une ligne directrice, un univers en particulier ?
Mon album est emprunt de sons et d’influences 60’s et 70’s, même si cette définition reste très générale, cela donne une idée. On peut dire qu’il est vintage au niveau des arrangements avec des paroles modernes. C’est mon premier album, il traduit toutes les émotions, vraies, réelles, de moments vécus.
J’essaie de produire de la musique aussi authentique que possible.
Est-ce toi qui compose ?
Oui je compose et je co-écris également. Pour Pain is j’ai écris les paroles et j’ai composé la mélodie avec Linda Perry.
J’ai écouté People Cry, sur Hunger TV, composes-tu pour exorciser certaines peurs, comme une thérapie ?
J’ai composé cette chanson moi-même. Elle parle de mon ex, qui avait des problèmes avec la drogue.
Je trouve que de nos jours, que les gens peuvent se perdre rapidement dans la vie, et se tournent alors vers l’alcool, les drogues, et peuvent devenir addict. Tout excès est mauvais, je le pense, mais je ne critiquerais pas. Et dans cette chanson j’ai voulu en parler de manière poétique, j’ai utilisé beaucoup de sous entendus dans les paroles justement par exemple « Heating spoons to feed his fears » : il y a deux lignes d’écoute, la première parle d’une personne et de ses peurs (cela n’a rien à voir avec moi personnellement) la deuxième parle d’addiction évidemment.
Pain is, des sonorités jazzy et soul, une montée qui me fait penser à Me & Mrs Jones de Billy Paul, peux tu nous en dire plus sur ce titre ?
Ce titre est vraiment honnête, quand tu écris une chanson tu as envie de faire partager, mais aussi de parler d’autres personnes « Il fait ceci, elle fait cela », et finalement tu te projettes tout en faisant référence à ce que tu es. Les personnes vont être d’autant plus touchées si tu te livres en toute honnêteté.
Donc pour en revenir à Pain is, ce titre est basé sur ce qui va provoquer un sentiment de peine en nous, qu’est ce que la peine pour moi ? Quand j’ai écris cette chanson je me suis dis qu’il fallait que je sois la plus franche possible car finalement c’est la meilleure manière de convaincre ; qu’est ce que la peine ? la peine, par exemple, par exemple c’est voir sa mère pleurer, quand tu es enfant et que tu vois ta mère pleurer, tu te demandes comment arrêter cette peine et tu ne sais comment faire… mais je ne vais pas plus détailler, la chanson parle d’elle-même. Elle est un peu dépressive en fait.
A l’écoute des titres de l’EP, qui vont composer ton album, on se retrouve plongés dans une ambiance soul mais aussi rock des années 60/70, si tu avais pu vivre à une autre époque laquelle choisirais tu ?
Woodstock !! (rires) je pense que c’est vraiment la meilleure période ! C’étaient des années plus paisibles, pendant lesquelles on se prenait moins la tête, je pense que cette manière de vivre m’aurait convenu.
Sur Pain is tu as travaillé avec Linda Perry, des 4 non Blondes, avec quel autre artiste aimerais-tu travailler ?
Probablement les Black Keys, je les aime, ils sont impressionnants.
Et puis, Matt Corby aussi. Il est étonnant, peu importe qu’il ait participé à The Voice. Personnellement, je pense que ces shows comme The Voice, c’est horrible et cheap, je continue à le penser, bien que ces émissions donnent une chance de se faire connaître.
Matt Corby est un vrai artiste, très doué et j’ai seulement appris aujourd’hui (Alex assurait sa première partie au Nouveau Casino le 05 décembre dernier) qu’il était le vainqueur de The Voice, je ne pensais pas qu’il était issu de cette émission ! Je me suis dit que tout de même il y avait des perles qui pouvaient en sortir !
Matt Corby je le considère comme un Jeff Buckley réincarné ! (rires)
Remerciements : Judith et Sandrine de l’agence Waaa pour avoir organisé la rencontre
Crédits photos et ITW : Stéphanie LECOLIER