Tant qu'il y aura des armes ...
Les États-Unis sont de nouveau en deuil après une fusillade particulièrement traumatisante. Un jeune homme d'une vingtaine d'années, Adam Lanza, a ouvert le feu vendredi dans une école primaire de la petite ville de Newtown (Connecticut), tuant 26 personnes dont 20 enfants âgés de cinq à dix ans. Face à un tel drame, tout élu du peuple, surtout s'il est président, ne peut qu'exprimer sa compassion avec les victimes. Ce que Barack Obama s'est empressé de faire dans un message poignant qui avait toute sa place pour s'associer à la douleur des familles des victimes.
Mais hier, presse et journaux télévisés mettaient pour la plupart à la une la question du contrôle des armes à feu. Un débat que le président a lui-même relancé. La prise de position est courageuse, alors que lobby des armes est particulièrement puissant aux Etats-Unis. Elle est dictée par un enchaînement d'évènements de la même nature : une succession de tueries, notamment dans les écoles, qui renvoient chaque fois les autorités américaines à leur impuissance. Rien ne dit toutefois que Barack Obama trouvera les moyens de contrer une tradition fortement ancrée dans la culture américaine, inscrit dans la Constitution (le second amendement garantit le droit à tout citoyen américain de porter des armes).
L'histoire se répète. C'est la huitième tuerie de l'année aux États-Unis. À Columbine (Colorado), en avril 1999, deux adolescents avaient ouvert le feu dans leur lycée, tuant 12 élèves et un enseignant avant de se suicider. En avril 2007, un étudiant de 23 ans avait abattu 32 personnes avant de se tuer sur le campus de Virginia Tech (Virginie, est).
(Sources : Le Nouvel Observateur)
Video :Les USA en deuil
Les larmes d'un président, visiblement bouleversé par l'atroce tuerie de Newton, resteront dans les mémoires de l'Amérique. Le pays connaîtra-t-il un meilleur moment pour faire passer une loi sur le port d'armes? (L'Express)
«Nos pensées vont aux familles des victimes et aux amis qui ont perdu des êtres aimés et aux blessés. Notre famille pleure avec tous ceux qui ont été touchés par cette énorme tragédie», écrit Peter Lanza, père d’Adam qui a également tué sa mère avant de commettre le massacre puis de se donner la mort.
Plus d'un million d'armes à feu se vendent chaque mois aux Etats-Unis. C'est le NICS, un service du FBI, qui recense mensuellement les demandes d'autorisation émanant des armuriers. L'année dernière, le NICS avait enregistré 16,5 millions de demandes, un chiffre en hausse constante depuis que sont rendues publiques ses statistiques, en 1998. La crise n'affecte pas le secteur des armes à feu. Pis: il en profite. Ces chiffres sont toutefois à prendre avec quelques précautions. Certains utilisateurs achètent plusieurs armes en même temps, et ne sont pour autant comptabilisés qu'une fois dans les statistiques du FBI. La vente illégale, de son côté, reste à l'écart de ces chiffres.(Le Figaro)
Ces institutrices-courage qui ont sauvé des enfants :
«Je leur ai dit d'être silencieux, totalement silencieux. Je leur ai raconté qu'il y avait des méchants dehors, je voulais simplement que tout aille bien pour eux.» Malgré les coups de feu, Kaitlin Roig n'a pas perdu son sang-froid. Dans ce drame où 27 personnes ont péri, la jeune femme âgée de 29 ans a sauvé 15 élèves (de six et sept ans) d'une mort certaine. Lorsque la fusillade a éclaté à l'école primaire de Newtown, l'institutrice a eu un réflexe héroïque. «J'ai pris mes élèves et je les ai emmenés dans les toilettes. Je savais simplement que nous devions rester là. Je leur ai dit que tout allait bien se passer. J'ai déplacé une étagère et je l'ai posée devant la porte. J'avais peur, le tueur pouvait entrer à tout moment, il pouvait nous entendre et commencer à tirer à travers la porte», explique l'institutrice, en larmes. Un geste qui a sauvé la vie de ces enfants. (La Dépêche.fr)
Mary Rose Kristopik est l'autre héroïne du jour aux États-Unis. Cette enseignante de musique à Sandy Hook, a fait, elle aussi, preuve de courage. Lorsque les premiers tirs éclatent, elle et les 20 élèves de sa classe se barricadent dans un cagibis. Et au moment où le tueur tambourine à la porte en criant «Laissez-moi entrer ! Laissez-moi entrer !», personne ne bronche. Le tueur ne passera jamais cette porte.(La Dépêche.fr)