Au 1er janvier 2013, le SMIC sera revalorisé de +0,3%.
Le SMIC horaire est porté de 9,40 euros à 9,43 euros bruts , soit 1 429,97 euros bruts mensuels.
Invité du Grand Rendez-Vous Itélé/Europe 1/ Le Parisien, Michel S. a rappelé hier que le coup de pouce du SMIC avait eu lieu en juillet dernier par anticipation.Cette revalorisation du SMIC se fait donc « selon les règles en vigueur », se limitant aux mécanismes automatiques et non pas sur la croissance comme annoncée par Jean-Marc A.
Michel S. a précisé qu’« aujourd’hui c’est extrêmement difficile puisqu’il n’y a pas de croissance. Mais le jour venu avec une croissance plus forte, le SMIC sera indexé sur la croissance. ». Cela va à l’encontre des préconisations du groupe d’Experts du SMIC.
L’avis du groupe d’Experts du SMIC
Le groupe d’Experts du SMIC a rendu son rapport au gouvernement le 4 décembre 2012. Il préconise de limiter le relèvement du SMIC du 1er janvier 2013 au mécanisme légal de revalorisation automatique.
Il constate que le niveau du salaire minimal est relativement haut en France en comparaison des autres pays européens. En dépit des allégements de cotisations sociales, la France est le pays européen où le coût du travail au niveau du salaire minimum est, selon Eurostat, le plus élevé après le Luxembourg et la Belgique.
Dans ces conditions, l’influence du salaire minimum sur l’équilibre du marché du travail est particulièrement prégnante. Son évolution a des conséquences sur la compétitivité de l’économie française, la capacité des entreprises à créer des emplois et, par suite, sur le niveau de chômage structurel. Le niveau actuel du SMIC et son uniformité contribuent aux difficultés que rencontrent de nombreux travailleurs, notamment les peu qualifiés et les jeunes, à entrer sur le marché du travail.
La hausse du SMIC s’accompagne à moyen long terme d’une baisse de l’emploi salarié. Elle a un effet négatif en priorité sur les jeunes et les travailleurs peu qualifiés et fragilise les TPE et les PME. En outre, une augmentation trop rapide du SMIC par rapport à l’augmentation des salaires pénalise les salariés qui ont l’impression d’être « tirés » par le bas. Il faut éviter l’écrasement des grilles salariales.
Selon de nouvelles analyses menées par le groupe d’Experts, bien que les salariés rémunérés au SMIC aient une mobilité salariale ascendante, ils sont plus exposés au chômage.
Le groupe d’Experts du SMIC préconise d’associer la politique d’allégements de cotisations sociales créatrice d’emplois et une gestion prudente, une stabilité du SMIC. Ainsi, il serait dommageable de réitérer une revalorisation aussi importante qu’en juillet 2012.
Sur l’hypothèse d’indexation du SMIC sur la croissance, annoncée lors de la Conférence sociale de juillet 2012, le groupe d’Experts du SMIC émet des réserves. Selon lui, il n’est pas souhaitable de baser la revalorisation automatique du SMIC sur de nouveaux indicateurs qui seraient issus de la comptabilité nationale, notamment ceux faisant référence à la croissance du PIB. Les révisions à la hausse ou à la baisse de ces indicateurs soulèveraient en effet de grandes difficultés au moment de leur prise en compte dans la fixation du SMIC.
Par contre, le Salaire Horaire de Base (SHB) ou le Salaire Horaire de Base des Ouvriers et Employés (SHBOE) seraient des références intéressantes à prendre en compte pour la revalorisation du SMIC. Cet élargissement permettrait à la fois de réduire les risques de circularité entre le SMIC et le salaire retenu comme référence dans le calcul de la revalorisation automatique, et d’adopter une référence plus en rapport avec la structure actuelle des emplois.
Enfin, le groupe d’Experts du SMIC souhaite élargir l’indice d’inflation intervenant dans la revalorisation automatique du SMIC en en retenant un indice plus global que l’actuel concernant les seuls ménages urbains dont le chef est ouvrier ou employé.
La relavorisation de juillet contestée
Au 1er juillet 2012, le SMIC a été révalorisé de +2%. Le SMIC fut donc porté de 9,22 euros de l’heure à 9,40 euros bruts. Le taux mensuel fut porté à 1 425,67 euros, soit un gain de 27 euros bruts mensuels. Le montant du minimum garanti est porté de 3,44 euros à 3,49 euros.
Selon le gouvernement, ce coup de pouce de +0,6% était largement supérieur aux coups de pouce des précédents gouvernements de +0,3% à deux reprises et de +0,46%.
Cette revalorisation de +2% fut vivement contestée à la fois par les partenaires sociaux et par le groupe d’Experts du SMIC. Pour les syndicats, cette revalorisation n’a eu aucun impact sur le pouvoir d’achat des salariés. Pour Francis Kramarz, membre du groupe d’Experts du SMIC, une revalorisation de 2% pouvait détruire 30.000 à 50.000 emplois.