Je sais c’est idiot, et mièvre, mais c’est la pensée qui s’est échappée de mon cerveau a inondé toute ma personne, me forçant même à sourire à mon corps défendant.
Car j’avais de sérieuses d’incertaines raisons de bouder ; en me forçant un peu j’aurais même pu faire la gueule. Je n’avais ni la tenue ni l’envie de marcher, seulement celle de glandouiller au soleil enfin retrouvé, siroter un café, achever la lecture du livre qui appesantie mon sac ces derniers jours. Et puis vous écrire. Suis en retard. Ça m’angoisse. Et sommeil, pas dormi de tout mon saoul, j’en voulais encore. Je râlais de toute mon immaturité hors de propos et hors d’âge. Je n’en suis pas fière. C’est ainsi
Je traînais le pas, quand je vous dis que je suis une tête de mule, ostentatoirement silencieuse. Je prenais des photos. Il le fallait bien. Parce que je puis aussi être de mauvaise foi.
La mer battait et se faisait mousser. Je mitraillais les vagues et leurs rebonds, leurs jeux incessants et toujours différents m’entraînaient dans leur sillage. Sans doute enivrée par l’iode, hypnotisée par ce spectacle, ma détermination à maugréer, me pourrir mon dimanche dû céder face à cette illumination : putain que la vie est belle !
C’est à mon corps défendant que j’ai souri. Je ne le voulais pas, hein, vous me comprenez. Mais elle était là, face à moi, qui pulsait bondissait explosait, prompte à me surprendre et m’apaiser à la fois. Alors oui, j’ai souri. Et puis j’ai ri. Et j’ai fait un nœud à l’anse de mon sac, pour me souvenir longtemps encore, bon disons une semaine, ou un lundi durant, ce sera déjà bien, un miracle même, que oui, la vie est belle.