Parfois, il m’arrive de perdre le contrôle. Parfois, je me sens comme l’esclave de moi même, victime de mon propre bourreau, incapable. Je ne ressens plus les émotions, je suis les émotions. Elles m’enveloppent et m’étouffent. Elles orchestrent. Elles pensent. Amantes dominatrices et schizophrènes, tout à la fois furibondes et doucereuses, elles mènent la danse jusqu’à l’ahurissement. Et me laissent là, prise de vertige, à quatre pattes, incapable de marcher, hébétée.
Ca m’est arrivé il y a quelques temps, ça m’arrivera encore certainement, et je maudits ces moments du plus profond de moi même. Je ne dors plus, je ne puis être apaisée, je suis comme saisie de stupeur. Je m’émerveille autant que je hais, j’admire autant que je méprise, tout en extrêmes… Souvent, ça commence par un choc, une blessure, une vexation… pas besoin de grand chose en somme. Et puis je pars. J’ai souvent pensé que j’étais folle, ou en tout cas, pas loin de l’être, et dans ces moments là je ne vois plus la frontière… sans doute parce que j’en suis trop près. Il y a sur ce blog, pas mal d’articles qui témoignent plus ou moins bien de ces états que je peux parfois traverser. On peut y lire la haine, le dégoût, la misère, la détresse autant que l’amour, le rêve, l’espoir… Mais en fait on y trouve surtout la haine, le dégoût, la misère et le désespoir
Pourquoi je vous dit ça… peut être comme pour m’excuser d’une certaine façon, de vous éclabousser de ma boue intérieure, de vous exposer aussi abruptement ma face noire… Et en même temps, si je maudits mes émotions intenses, si je regrette parfois mes emportements intérieurs, je ne regrette pas ce que j’ai pu dire. Tout simplement parce que ce qui est posé là est le reflet de ce que j’ai été à un moment donné, de ce que j’ai ressenti et pensé, et ce fut vrai en cet instant. Ce fut sincère. Je ne peux pas le renier.