Comme vous le savez si vous avez un peu parcouru ce blog, sinon ce n’est pas grave je vais vous le dire tout de suite, je suis une personne très sensible à l’injustice, et très remontée contre l’absurdité de notre monde. Ainsi depuis quelques années déjà, il m’est venu à l’idée de mettre au point un modèle de société qui serait le plus juste possible, qui permettrait à absolument tout le monde de bénéficier du meilleur. Et puis mon but était ensuite de partager cette idée, cette possibilité, ce rêve, avec tout ceux qui le veulent, et donc de le faire à travers un livre car en ce qui me concerne, c’est par l’écrit que je m’exprime le mieux. Mais comme je n’avais pas envie d’écrire un traité ou un essai, comme j’aime lire et écrire des histoires depuis mon plus jeune âge, j’avais envie de le faire au travers d’un roman. Mon problème était donc de trouver une histoire à raconter sous forme de roman qui me permettrait de parler de cette société idéale et d’un certain nombre d’idées qui y sont rattachées. J’avais donc un but, j’avais un message, quelque chose à dire. Mais je n’avais pas d’histoire, pas de personnage, rien. Bon évidemment, ça n’a pas tardé à venir et je me suis lancée. Oui mais, justement… je me suis lancée trop vite.
Ben oui. J’avais un message, j’ai cherché comment faire passer ce message au travers d’une histoire, j’ai eu une idée, et je me suis jetée dessus. Corps et âme. Plus tard, après avoir commencé à écrire, après avoir déroulé le fil de mon histoire, je me suis rendue compte que c’était une mauvaise idée. C’est pour ça que déjà, une première fois, j’ai dû repenser mon histoire te tout recommencer, comme je l’ai expliqué dans cet article. Mais cette reprise n’était pas suffisante, car je n’ai pas voulu tout reprendre depuis le début, je n’ai pas voulu tout jeter, et j’ai répété une deuxième fois la même erreur. Au bout du compte, j’ai fini par abandonner ce roman, et aujourd’hui, je n’ai pas fait la même erreur une troisième fois: retour au point Zéro! Ce que j’ai fait, c’est ce que beaucoup d’auteurs conseillent, et ils ont raison:
» Les chaussettes de Mr Dupont prennent vie pour une raison X. La force maléfique qui les habite essaie de prendre le contrôle de l’esprit de Mr Dupont afin de pouvoir agir à travers lui. Mr dupont va t-il parvenir à échapper à ses chaussettes? Va t-il réussir à conjurer le sort? Ou bien va t-il devenir leur marionnette? »
Bon, en principe c’est un peu plus long quand même, un poil plus développé. Personnellement, cet exercice m’a permis de enfin trouver une idée à peu près originale! Je suis sortie de mon blocage, plus je trouvais de solutions plus j’en avais, et forcément LA bonne idée finit par arriver. Dans mon cas, LA bonne idée est née de l’association de deux autres bonnes idées
2. Parmi toutes ces idées, mettre de côté celles qui déplaisent et celles que l’on ne se sent pas capable de traiter (parce que on est pas à l’aise avec certains aspects ou parce qu’on a un manque de connaissances par exemple). Garder en somme les meilleures, et en dérouler le fil. Cela est vraiment un très bon exercice, il m’a été très utile. Le but est de voir où chacune de ces idées peuvent nous mener, et ainsi on se rend compte très vite de leur potentiel autant que de leurs limites! Il s’agit de réfléchir au schéma narratif de l’histoire, son squelette en somme (ce qui ne veut pas dire que l’on devra raconter l’histoire dans cet ordre):
- la situation initiale
- l’élément déclencheur, qui amène au but, à la quête du héros, le problème principal qu’il doit résoudre
- les péripéties: les difficultés qu’il va rencontrer en essayant de résoudre le problème, les obstacles, retournements de situations etc.
- l’élément de résolution
- le dénouement
Pour bien voir le potentiel et les limites d’une idée, faire ce travail au préalable est très utile. On peut noter plusieurs possibilités à chaque étape, d’ailleurs à mon avis plus il y en a plus l’histoire à de potentiel, plus il sera possible de s’écarter du chemin qu’on avait tracé au départ, et finalement, l’histoire n’en sera que plus amusante à écrire car elle n’est pas figée! Et en principe, l’écrivain aime bien cette liberté, cette possibilité de voir naître sous sa plume l’histoire au fur et à mesure qu’il l’écrit, ce plaisir de ne pas tout savoir à l’avance… personnellement, je me suis laissée la fin libre, je ne veut pas avoir fini l’histoire dans ma tête avant de l’avoir écrite, je veux me laisser cette liberté et ce plaisir, même si je sais qu’ il n’y a pas non plus 50 fins possibles… Mais à chacun ses préférences et sa façon de faire!
3. Une fois que l’on a fait son choix, qui se veut éclairé celui là, eh bien il reste à faire un plan plus détaillé, plus approfondi, des grandes lignes de l’histoire. En ce qui me concerne j’avais suffisamment détaillé la première fois et comme je ne veux pas me gâcher le plaisir d’écrire je ne souhaite pas faire un plan qui soit trop développé. J’ai défini les grandes lignes et un spectre de possibilités au sein duquel je veux me laisser la place pour l’improvisation… je me contente de ça mais encore une fois chacun fait comme il le sent. Seulement je pense que quand on fait le même choix que moi, il faudra compléter le plan au fur et à mesure que l’histoire avance avec les choix que l’on a fait, histoire de rester cohérent, des fois on peut oublier… en tout cas c’est mon conseil et je compte bien me l’appliquer à moi même
- Données de base: nom complet, âge, date de naissance, sa profession etc.
- Ses caractéristiques physiques : taille, silhouette, cheveux, yeux etc. Penser à noter un signe particulier s’il en a, quelque chose qui le rend plus unique (cicatrice quelque part par exemple)
- Son histoire: où et quand il est né, qui sont ses parents, son enfance, évènements importants de sa vie etc. Ca aussi va déterminer en partie sa personnalité.
- Sa personnalité: ses qualités/défauts, ses traits de caractères, ses habitudes/tics/manies, sa vision de monde etc.
- Ses goûts: ce qu’il aime/aime pas, son genre de musique/films/livres , son plat préféré etc.
- Ses relations avec les autres: avec sa famille, qui sont ses amis, sa vie amoureuse, quel genre de personnes l’attire/le rebute, ses rapports avec d’autres persos du roman etc.
- Autres: tout autre détail qui vous vient à l’esprit
Bien sûr il faudra penser à mettre cette fiche à jour en cas de changements, histoire de ne pas s’emmêler les pinceaux stylos!
5. Une fois que tout ça est fait, en principe, on est bien armé pour commencer son roman et on prend moins le risque de devoir tout recommencer dans deux mois
Pour conclure, je dirais simplement que dans mon cas, cette méthode m’a énormément aidée. Comme je suis de nature passionnée, je m’enthousiasme assez vite et puis je pars dans tous les sens. Ce n’est pas une mauvaise chose en soi mais pour être efficace j’ai besoin de me fixer des étapes, et de m’imposer une structure de travail, une méthode. De me discipliner en somme! Je remercie tous les écrivains qui ont partagé leurs méthodes et donné des conseils sur internet pour les gens comme moi qui veulent écrire leur premier roman, ils sont précieux. Bien sûr, on en prend et on en laisse, on adapte à sa personnalité, ses préférences, chacun fait sa sauce avec. J’ai fait la mienne, à vous de faire la vôtre