La fabrication de bagages et de valises appartient indéniablement à l’un de ces univers qui retiennent peu l’attention du public et qui, pourtant, cumulent des innovations révolutionnaires année après année. On ne saurait oublier par exemple que la valise à roulettes, si commune aujourd’hui dans les halls des gares et des aéroports, n’existait tout simplement pas il y a quelques décennies. Les constructeurs rivalisent aujourd’hui d’audace et d’ingéniosité pour proposer des modèles toujours plus solides et plus légers, repoussant sans cesse les limites de ce qui était envisageable autrefois. La palme de l’innovation revient cette fois à l’entreprise Ideactionary et à un ingénieur espagnol répondant au nom de Rodrigo Garcia Gonzalez. Ce dernier vient de mettre au point « Hop! », une valise montée sur chenilles et capable de suivre à la trace son propriétaire au moyen d’une connexion Bluetooth.
Le principe de base permettant le fonctionnement de la machine s’avère simple et relativement bien pensé : les chenilles de Hop! lui donnent une mobilité basique et permettent la marche avant, la marche arrière ainsi que des virages assez serrés. Trois émetteurs-récepteurs Bluetooth sont positionnés stratégiquement sur la cloison de la valise et déterminent par triangulation la position exacte du smartphone du propriétaire. Le bagage se déplace en conséquence, et envoie un signal d’alerte au téléphone si jamais le possesseur du bagage marche trop vite et sort du champ de réception.
L’engin n’existe encore qu’à l’état de prototype, ce qui n’a toutefois pas empêché son concepteur de diffuser dès à présent une vidéo étonnante sur Internet. En cas de perfectionnement de la technologie et de commercialisation effective, les possibilités d’application sont multiples : de nombreux voyageurs circulant dans les infrastructures de transports en commun pourraient être, enfin, soulagés du port de bagages parfois lourds ou peu pratiques.
Le concept n’a pas manqué de susciter parallèlement des remarques d’un certain scepticisme, et non dénuées de fondement. Le premier inconvénient, qui semble difficilement surmontable, est qu’une valise montée sur chenilles présentera nécessairement un espace de rangement inférieur, puisqu’une partie du mécanisme est logée à l’intérieur du bagage. Au-delà de ce simple constat se pose le problème de la performance de l’engin lorsque ce dernier est lourdement chargé comme n’importe quel bagage classique : arrivera-t-il à tenir le rythme de marche de son propriétaire ? Enfin et surtout, difficile d’imaginer une utilisation sereine et sans heurt de cette valise roulante dans un environnement bondé où les détenteurs de valises classiques à roulettes ont, déjà, les pires difficultés à se frayer un chemin !
Il appartient donc à Ideactionary de convaincre le grand public quant à la pérennité d’une telle invention.