Quand Bordeaux reçoit Bordeaux

Par Mauss

Ou plutôt quand la ville reçoit le vignoble.

Ces réunions de présentation de crus par leur propriétaire (ou personne habilitée pour), cela devient standard en Europe et même dans le monde. Mais ici, au Palais de la Bourse de Bordeaux, l'endroit largement ouvert, superbement éclairé et sans couleurs criardes, est parfaitement dans le ton de ces châteaux classés ou non.

Un mien ami de passage me fait quand même remarquer qu'il est dommage que sur les 3 vins que chacun avait le droit de présenter, très peu de domaines avaient osé en mettre un qui réponde - enfin - au leit-motiv habituel : "vous verrez, dans 5, 10 ans, ce vin sera tout autre". Bref, on devrait exiger des propriétés qu'elles présentent au moins un millésime ayant 10 ans bien sonnés. Une année où s'exprime totalement le vin, arrivé, disons le, à une maturité réconfortante et surtout porteuse de plaisir ou d'émotion. Si l'amateur peut taster ce que sera un cru dans quelques années, bien sûr en tenant compte des caractéristiques du millésime, il sera peut-être plus enclin à en acquérir de récents, non ?

On veut bien les croire quand ils nous disent que ce sera splendide. mais exemples à l'appui, ce serait mieux, non ?

QUELQUES PHOTOS
   Les Propriétés présentes : du beau monde ! Même des cravatés en costumes 3 pièces :-)  Bernard Magrez a quasi fait l'ouverture : un diable d'homme, toujours impeccablement mis, souriant, exigeant de tous une capacité de travail ahurissante, évoquant les 40 châteaux qu'il a en portefeuille, et toujours prêt à faire le tour du monde, organiser des concerts de stradivarius, proposer un oenotourisme haut de gamme. Un cas. Sans aucun doute. A l'autre bout de la gamme, un Michel Théron (une définition de l'artisan) toujours aussi modeste, simple, direct (on l'a interviewé en vidéo), avec son Clos du Jaugueyron également partagé entre ses deux AOC : Haut-Médoc et Margaux. Et au milieu un Dominique Befve (Lascombes) et Laurent Von der Heyden (Monbrison). Des potes, et des bons.
 "Le sauternes : c'est bien d'en acheter, mais c'est encore mieux d'en boire !" (©NDR) Cadre très classieux, et très bien ces stands 4*4. Avec des moments musicaux de toute beauté. Lors de mon passage, l'Ave Maria de Schubert. Juste avant la MasterClass d'Angelus. Sont forts, ces bordelais ! :-)
 Michel Théron (Clos du Jaugueyron) : un vrai de vrai Ses crus en Haut-Médoc et Margaux. Membre de Biturica.  Depardieu est en Belgique, lui chez les Britons où il est "Meilleur Sommelier du Monde" : Gérard Basset Mais achtung : pas pour les mêmes raisons !
 Piqûre de rappel au sieur Goldschmidt : la topette de 1918 :-)  Bravo à cet événement. Merci à Mathieu qui me l'avait sagement rappelé. Une différence avec le Grand Tasting du Carrousel du Louvre ? Toutes proportions gardées : à Paris, beaucoup plus de jeunes. ici, une classe d'âge moyen solidement ancrée au-dessus de 40. Bon, à mon niveau, ça reste des jeunots !