Après Mestizüo en duo avec Jacob Sureda et quasiment exclusivement en anglais, et puis l’éponyme Buika, cette fois-ci presque intégralement en espagnol, la jeune Concha Buika sortira un troisième album, Mi Niña Lola, qui affirmera et surtout installera son aura sur la scène musicale flamenca-jazz.
J’avais quelque peu laissé de côté ce disque, l’ayant mésestimé car sous-estimé. Ce n’est pas grave, car après avoir tant écouté Niña De Fuego d’abord, que je pensais être meilleur qu’El Ultimo Trago, puis justement ce dernier, tout aussi impressionnant, me voici à me rendre compte d’une évidence : Mi Niña Lola est, lui aussi, une pierre angulaire de la carrière de Buika.
Si l’essentiel des titres comme « Mi niña Lola » ou « Jodida pero contenta » sont très bons, d’autres comme « Te camelo », « A mi manera », « Bulería alegre » ou « Loca » nous transportent eux carrément au beau milieu d’un concert de flamenco en directo de Andalucía ! Le clou du spectacle revenant au deuxième titre, « Ojos verdes », qui est tout simplement bouleversant ! La collaboration toujours aussi précieuse de Javier Limón n’y est pas étrangère.
Il demeure quelques réminiscences de ses deux premiers disques sur « Love », qui est écrit en langues de Shakespeare et de Cervantès, qui est pour moi le moins bon morceau des onze. Le timbre de voix de Concha Buika sied tellement parfaitement à l’espagnol ! Heureusement, c’est bien le feu latin qui l’emporte, pour mon plus grand plaisir.
Buika se résume à ce jour, pour moi, à trois albums, autant de moments de magie.
Mais que serait donc la musique sans les femmes ? Je n’ose même pas y penser…