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Le cas Depardieu

Publié le 16 décembre 2012 par Copeau @Contrepoints

Nicolas Dupont-Aignan, président de Debout La République, franchit un nouveau pas dans l’inanité des réactions politiques face au départs massifs de français fuyant la folie taxatoire, en les comparant avec les "collabos de 1940".

Par la rédaction de Contrepoints.

Le départ vers la Belgique de l'acteur Gérard Depardieu pour ne pas subir la folie taxatoire française continue à déclencher des réactions nombreuses, qui rivalisent généralement dans le manque d'intelligence.

Si Jean-Marc Ayrault avait fait fort en qualifiant l'acteur de "minable", c'est le souverainiste de droite Nicolas Dupont-Aignan qui sombre dans les commentaires encore plus inappropriés. Dans un échange avec Dominique Reynié sur Twitter, Dupont-Aignan met ainsi sur le même plan les "collabos de 1940" et les contribuables qui, comme Gérard Depardieu, refusant de se voir prélever jusqu'à 85% de leur revenus, partent à l'étranger. Et de mettre également dans le même sac, dans une pagaille idéologique sans nom, les aristocrates émigrés de 1792.

Depardieu : Pour Dupont-Aignan, les exilés fiscaux sont comme les collabos de 1940

On savait que le socialisme n'avait pas de parti, mais des réactions d'un tel excès montrent à quel point tous les partis aujourd'hui se fourvoient dans l'analyse de la situation française. À gauche, comme on pouvait s'y attendre, les réactions virulentes ont été immédiates. Mais il est tout de même surprenant de constater que deux ministres du gouvernement persistent dans l'insulte et l'invective gratuites. Ainsi, pour Aurélie Filippetti, ministre de la Culture, "Gérard Depardieu aurait mieux fait d'en rester au cinéma muet". De son côté, le ministre du travail Michel Sapin qualifie l'attitude de l'acteur de "forme de déchéance". Respecter les citoyens et les contribuables ne semblent pas au programme des ministres socialistes qui préfèrent visiblement attiser la haine.

Le gouvernement de Jean-Marc Ayrault, fidèle aux promesses de François Hollande, vote un budget 2013 qui consacre une nouvelle hausse de la dépense publique, et ne demande donc des efforts qu'aux contribuables, et aucun à un État obèse qui continue à croître ! Quand un État, plutôt que de se réformer et de procéder aux nécessaires baisses de la dépense publique, préfère stigmatiser le succès et confisquer jusqu'à 85% de ce que les créateurs, entrepreneurs, salariés peuvent gagner, la rébellion est plus qu'une possibilité, c'est un devoir. Ceux qui osent dénoncer avec leurs pieds la folie des décisions politiques prises en France méritent non la honte mais la reconnaissance.

Avec courage, Gérard Depardieu a publié dans le Journal du Dimanche une tribune dans laquelle il explique son départ, en voici quelques extraits, d'une bien plus grande justesse que toutes les insultes des hommes politiques :

  • "Je pars, après avoir payé en 2012, 85% d'impôt sur mes revenus. Mais je conserve l'esprit de cette France qui était belle et qui j'espère, le restera."
  • "Je pars parce que vous considérez que le succès, la création, le talent, en fait, la différence, doivent être sanctionnés."

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