I’m back et Led Zep aussi

Six mois, déjà six mois depuis mon dernier papier pour le Graoully. Alors, c’est bloqué par un genou qui fait bobo quand on appuie dessus, là juste ici, tu vois ? Et poussé aussi par une ferveur populaire que je n’aurais jamais imaginé, même dans mes rêves les plus audacieux, puisque c’est pas loin de quatre personnes qui m’ont demandé la raison de cette absence…. que je me décide à commettre un nouveau crime linguistique, une nouvelle attaque à toutes les règles de syntaxes, un viol grammatical envers une très vieille dame, la langue française.

Le temps me manque cruellement. En effet, afin d’entretenir mes maitresses et combler les attentes toujours plus grandes de toutes celles qui acceptent de me tenir compagnie les soirs de grande solitude, je n’ai pas eu d’autre choix que de travailler plus.

Résultat: maintenant, je bosse tellement, que je n’ai même plus un instant à leur consacrer … me voilà dans un bel embarras. Que ferais tu à ma place …?  Hein ?! Tu t’en fous ! T’as bien raison. Moi même, j’ai du mal à y réflechir ce matin, j’ai la cafetière qui bouillonne, l’armée rouge qui repète son défilé dans ma tête. La faute à cette magnifique bouteille de Bougueil hier soir.

Elle était là, devant moi, offerte. Le bouchon a sauté aussi rapidement qu’une culotte de candidate de télé-réalité. Sur l’étiquette, sous la poussière, on pouvait lire l’année de la belle, 2008. Soit 4 ans d’âge. Considérant que la majorité se situe aux alentours de 3 ans pour ces vins, je posa ma bouche sans attendre sur sa robe pourpre et veloutée. Bien entendu, j’aurais pu me contenter d’un seul verre, mais lorsque tu es avec une belle souris, sexy en diable, désireuse à souhait, tu ne peux te contenter d’un baiser, de quelques caresses pour ensuite remettre au lendemain le reste des festivités, j’ai donc fait l’amour à la bouteille, toute la nuit.

En guise d’accompagnement, je glisse le DVD de Led Zeppelin, Celebration Day. Concert unique donné en 2007 au 02 Arena de Londres. Cette reformation exceptionnelle de ce qui est sans aucun doute le plus grand groupe de rock de tous les temps n’avait jamais été diffusée. Jusqu’à la sortie du Cd et du DVD, seulement 20000 spectateurs chanceux et jalousés ont pu assisté à cet évenement.

Autant te dire qu’à la première image du BluRay, j’ai pris une dose de plaisir comme jamais, j’ai vacillé et vidé mon verre cul sec.

La magie est intacte et le groupe donne l’impression de prendre du  plaisir à rejouer ses morceaux. Bien sur, les années ont passé, bien sur la voix de Robert Plant, jadis si puissante, claire et aigue, s’est avec le temps un peu assombrie, mais cette érosion, ce léger voile ajoute encore de l’émotion à son interpretation. Bien sur, les cheveux du génial Jimmy Page ont blanchi, mais son attitude est restée, sa façon de tenir sa guitare, sa façon, si unique de jouer ses riffs. Quant à John Paul Jones, le bassiste, toujours solide, sobre et bougrement efficace, garde toujours le cap, laissant une liberté totale aux excentricités de Page et Plant. Seul John Bonham manque à l’appel. En effet, le frappeur fou du Zeppelin, decédé en 1980 est remplacé par son fils, Jason Bonham (que l’on peut écouter aux cotés de Joe Bonamassa dans le Black Country Communion) et force est de constater que le fiston relève le défi de remplacer son père, haut la main. On le sent souvent ému et fier de se retrouver là, il joue en hommage à son paternel, sur la célèbre batterie transparante, avec le fameux gong derrière et frappe les fûts comme si les bras de John et les siens ne faisaient plus qu’un.

Instant de grâce, lorsque Jimmy Page surgit avec sa Gibson SG double manche et attaque les premières notes de Stairway to Heaven, des frissons me parcourent, puis Plant commence à chanter, la voix un peu troublée et là une émotion intense m’envahit, une grande chaleur me remue les tripes et remonte dans ma gorge et mes yeux commencent à couler… tout simplement.

Merci à Led Zeppelin d’avoir existé, merci d’avoir filmé ce concert, merci de l’avoir diffusé, merci pour l’oeuvre immense, l’empreinte indélébile laissée à tout jamais dans l’histoire de la musique, les 300 millions de disques vendus …

Alors, n’oublie pas, lecteur chéri, si on te demande qui est le plus grand groupe de rock, tu oublies les ersatz de rockeurs que tu entends sur les bandes FM, et tu réponds LED ZEPPELIN.

Voilà, pis c’est tout.

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