Vive le foot anglais !
3 avril 2008
Je dois vous avouer quelque chose : j’adore Liverpool. Pour Steven Gerrard, pour la ville, pour son passé …
Mais chapeau à Arsenal également, qui dans son spectaculaire nouveau stade, l’Empire Stadium, a offert hier soir aux spectateurs un match splendide, d’une qualité rarement atteinte dans un match de football (qui s’est soldé par un match nul 1 partout). Et désolé d’aller dans la facilité guignolesque, mais bon sang, le championnat français à côté, il y a de quoi se pendre ou jeter son abonnement au stade (ou les deux) …
Revenons à Liverpool. Quelle équipe ! Quelle précision dans les passes ! Une organisation qu’on sent travaillée des heures à l’entraînement, on imagine Steven Gerrard gueuler sur ses coéquipiers, des soirées sous la pluie de Liverpool à répéter les mêmes gestes, et tout ce travail magnifié par les projecteurs de l’Empire Stadium !
Tout ça pour offrir au public des matchs intenses, des actions spectaculaires, et, malgré les bourdes de l’arbitre, un match d’un professionnalisme dithyrambique (yes ! j’ai réussi à placer ce mot !), même du côté des supporters, j’y reviendrai.
La question, évidente : Pourquoi pas en France ? Pourquoi, bon Dieu d’bois ?!
Les auteurs des Guignols de l’Info sur Canal+ ont raison, on se fait chier en regardant la Ligue 1, et l. Là où j’habite j’ai la chance de capter la BBC1 et donc les matchs qu’elle diffuse, de la Premier League parfois, de la Cup souvent. Lors de la Cup les stades sont souvent petits, on se croirait à Dunkerque, et pourtant le niveau d’intensité est bien plus élevée qu’au Parc des Princes.
Je crois que le maître-mot du foot anglais c’est la discipline. Celle des joueurs et aussi celle des supporters. On en a pas mal parlé, les hooligans ont été virés des stades et sont contrôlés TRES sérieusement par la police anglaise, le prix des places et des abonnements a beaucoup augmenté, la présence policière aussi, mais le résultat est là : plus de violences. Certes, les insultes fusent encore dans les stades, on peut difficilement empêcher les gens d’être con et de savoir crier, mais là aussi un effort est fait, les caméras dans les stades servent à quelque chose. Mais c’est aussi violent que la fameuse banderole qu’on a pu voir lors du match Lens - PSG :
Les supporteurs de Liverpool (”Scousers”) constituent une cible privilégiée. Ville pauvre, ayant traversé une crise économique profonde, parlant un dialecte peu compréhensible pour non initié, réputés chaleureux, les “Scousers” sont par plusieurs aspects les “Ch’tis” de l’Angleterre et subissent des chansons aux titres évocateurs : “Feed the Scousers because it’s Christmas” (”Nourris les Scousers parce que c’est Noël”), “You’ll never get a job” (”Vous n’aurez jamais de travail”) sur l’air de “You’ll never walk alone”, l’hymne des supporteurs, “Build a bonfire, Scousers on the top” (”Les Scousers au bûcher”)… Avec des paroles parfois nauséabondes : “Tu es un horrible Scouser, heureux seulement quand ton père vole et que ta mère vend de la drogue”, “Ce n’est qu’un petit Scouser, son visage est en ruines, il m’a rendu malade, alors je l’ai frappé avec une brique. Et maintenant, il ne chante plus.” (source : AFP)
Les questions : Faut-il sécuriser les stades et leurs alentours au maximum ? Est-ce que le championnat français paye l’impérialisme de Lyon ? Que faut-il faire pour empêcher les jeunes joueurs sortant des centres de formation de fuir à l’étranger ?
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