La richesse est un sujet qui divise les français depuis quelques semaines. Quand le monde de l'industrie s'écroule celui de l'art affiche une (apparente) bonne santé, souriant de toutes ses dents face à des mesures fiscales qui maintiennent les privilèges des collectionneurs.
On pense à Coluche, le fondateur des restos du coeur qui faisait remarquer qu'à tout prendre un malade avait plus d'intérêt à être riche que pauvre. On songe à tous ceux qui s'enfuient de notre pays pour sauver quelques billets. J'essayais de les repérer l'autre soir, pendant le vernissage qui honorait deux artistes majeurs dans une galerie élyséenne. Car il faut être "riche à millions" pour acquérir les toiles ou les sculptures qui étaient présentées.
Chacun son truc pour dire "j'y étais". Je n'y échappe pas. Mea culpa. Et je me suis mise à regarder les murs attentivement. On oppose le peintre de la couleur, Damien Hirst, à celui du noir et blanc, Philippe Pasqua. Ce n'est pas tout à fait juste parce qu'on trouve aussi chez le premier des oeuvres où le noir contraste seul avec le blanc et peut notre l'emploi du rouge dans presque toutes les grandes toiles monumentales du second.
On estime que l'anglais est optimiste, l'autre pas. Qu'il y en a un qui copie sur l'autre comme s'il était impossible de partager la même attirance pour les crânes. Ne comptons ni les points, ni les papillons !
C'est vrai que Damien Hirst proclame la mort joyeuse, explosive, étincelante de diamants, avec un humour très british pour nous rappeler que le tableau prendra de la valeur ... et au cas (improbable) où vous, lecteur, flairerait le filon sachez tout de même que la cote de DH a subi des soubresauts très affirmés ces derniers mois.