What A Flash !

Genre : Documentaire inclassable

Année : 1972

Durée : 1h30

L'histoire : Début des années 70, à l'apogée du mouvement Beatnik, de la musique rock et de la libération sexuelle, plus de 200 personnes participent à une expérience durant laquelle ils seront enfermé durant trois jours et trois nuits dans un gigantesque plateau de cinéma et filmé par une dizaine de caméra.

La Critique De Titi70 :

Attention, je vais vous parler d'une oeuvre totalement barré et rarissime, il s'agit de What a Flash ! réalisé par Jean Michel Barjol au début des années 70.

Le film ne comporte pas de scénario et se rapproche ainsi d'un documentaire traditionnel, sauf qu'il n'y a aucune voix off. Le metteur en scène se contente de filmer les réactions diverses d'une centaines de personnes de plusieurs horizons (acteurs, peintres, musiciens, acrobates) et leur propose de passer trois jours et trois nuits dans un gigantesque plateau de cinéma.

Ils n'ont aucune directives particulière, sauf, celle d'agir comme si la fin du monde était proche. Le plateau de cinéma étant leur capsule de survie. Avec le recul, on pourrait ainsi rapprocher ce film de l'actuel mode des émissions de télé réalité.  

Dés les premières minutes, Jean Michel Barjol installe une ambiance psychédélique qui met mal à l'aise avec ses candidats obligé de déclamer un texte sur la foi en Anglais. Impossible de ne pas comparer ce passage au rassemblement d'une secte.

La suite nous fait voyager avec les attitudes, prise sur le vif, des différents participants à cette expérience. Et c'est la que le documentaire prend une tournure encore plus sidérante.

On a ainsi droit à Jean Pierre Coffe (oui, oui) se plaignant de la propreté, surtout celle des toilettes en balançant cette phrase :"On a pas intérêt à avoir envie de chier" ou exprimant ses regrets, parce que "sans lesbienne, ni d'homosexuel, ça devient triste cet endroit", Bernadette Lafont qui disserte sur la mort :"On ne va peut être pas mourir dans 72h" ou s'énèrve face à une jeune fille :"je ne lutte que devant les caméras, car, je suis une star" ou la future réalisatrice Tonie Marshall qui se marie et vivra une partie de sa nuit d'amour torride sous l'oeil des caméras (et, par extension, du spectateur).

Passent également Diane Kurys, Jean Claude Dreyfuss, Jean Claude Dauphin et bien d'autres, anonymes ou non comme le futur chanteur Pierre Vassiliu ou Catherine Lachens qui, lors d'un passage, pique une énorme colère.

Certains prient et décide de recréer une évocation de la vie du christ tandis que d'autres s'envoient en l'air dans une liberté totale, à l'image de ces deux groupes dont chacun à son entrée :"les multisexes" et les "unisexe".  

Le documentaire de Jean Michel Boijol prend même une forme encore plus surréaliste dans sa dernière heure ou la plupart des participants à l'experience commencent à craquer sous la pression de la fatigue. Bernadette Lafont fond en larme et on a droit au spectacle d'une véritable orgie.

Tout cela sous des couleurs vives et une ambiance digne des années 70, avec beaucoup de musique allant de Jim Morrison à Daniel Guichard et une envie révolutionnaire de bousculer l'ordre établi.

D'ailleurs, interogée lors de la sortie, les participants exprimeront leur joie face à cette expérience et beaucoup regretteront que ce soit déja fini.

Au final, What A Flash ! est une oeuvre insaisissable, hypnotisante et un des témoignages les plus puissant sur la génération des soixante-huitard.

Même si l'oeuvre n'est pas parfaite ( la démarche donne parfois quelques longueurs), et que la parti pris de Jean Michel Barjol peut sembler manquer de profondeur, ça reste une oeuvre intéressante et à connaître pour tout cinéphile qui se respecte.

Note : 16/20  (pour le coté barré du film)