Les raisons d’agir sortent deux ou trois livres par an, de tous petits livres, mais d’une grande densité, et différents de ce que l’on trouve ailleurs. Pierre Bourdieu avait initié la série, et l’a marquée de son empreinte. Ils présentent d’ailleurs une analyse bourdivine et paradoxale des phénomènes sociaux. Plusieurs ont concerné le traitement de l’usager au guichet des administrations, en montrant comment ce traitement était biaisé par des rapports de classe.
On découvre ainsi qu’il vaut mieux être riche dans un quartier riche pour être bien traité par les impôts, et que la gentrification constitue une richesse collective, en permettant de mieux négocier ses taxations. L’agent fiscal, souvent titulaire de bons diplômes, et d’un niveau social d’origine proche de celui du contribuable, montre plus d’empathie, est de plain-pied dans la discussion, propose même des solutions, reste plus sensible au discours de « grand seigneur » du professionnel libéral débordé par son métier généreux.