LES GRANDS VENTS
Florette Morand
Les grands vents de le mer
Les grands vents déchaînés
Evadés de l'enfer
Sont venus fous de rage
Ecumants
Affamés.
Ils sont venus bavant confetti de feuillage
Arrachés par leur meute aux forêts outragées
Ils sont venus grondant, hurlant
Et flagellant le front de ce pays,
Leurs feulements faisaient
Trembler d'effroi les cases
Qu'il n'avaient pas saisies
Dans l'horreur de leurs crocs,
Sur eux le ciel crevé
Déversait ses écluses comme pour
Dissiper la fureur de leurs griffes.
Ils n'ont pas eu pitié !
Ils ont assassiné les arbres sur la route.
Ainsi que des gisants les troncs amoncelés
Ne laissaient pas passer l'espoir.
Sur leurs traces signaient bananiers abattus,
Champs détruits, canne à sucre
Morts sur le ventre de la terre.
Et des débris virevoltaient
Avec ce qui fut des toitures
Des demeures décapitées.
Sont venus les grands vents déchaînés de la mer.
Ils s'en allaient errant
Aux portes barricadées contre eux.
O ce jour fatal de septembre ! ...
Tapi dans le noir nul n'a su
Ce que voulait encore reprendre
Le cyclone d'apocalypse.
Sont partis les grands vents déchainés vers la mer
Ils sont partis en laissant leur effluve de fauves
Larmes, ruines et deuil...Merci Florette ! Pas un jour passant par BOSREDOND je n'ai une petite pensée pour toi. Même si ta petite maison à la galerie fleurie ne se distingue Guère. Pas un jour traversant Morne-à-l'Eau ne me reviennent en mémoire quelques brisures de ces récitations. Car tes poèmes furent d'abord nos récitations ! Pas un jour contemplant les houppettes des cannes je ne pense et ne récite dans mon cœur : Les cannes sont toutes allées par le chemin creux...