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L’apocalypse ne passera pas !

Publié le 14 décembre 2012 par Legraoully @LeGraoullyOff
Dessin réalisé l'année dernière.

Dessin réalisé l’année dernière.

Ici Brest, les Bretons parlent aux Lorrains ! Aujourd’hui, exceptionnellement, cette phrase d’introduction va ouvrir un véritable appel. Je vous fais le topo : dans une semaine, on sera le 21 décembre 2012, le jour que certains s’obstinent à présenter comme celui de la fin du monde. Ce jour-là, une flopée de discours de malheur ou de « blagounettes » lourdingues ne vont pas manquer de fuser à qui mieux mieux dans tous les médias. Moi, ça m’énerve, alors je vous appelle à faire un boycott de la presse, de la radio, de la télé et d’internet ce jour-là, voilà.

Sur quoi les pauvres illuminés qui annoncent l’apocalypse ? Sur le calendrier maya. On notera déjà qu’il est particulièrement idiot de prendre pour argent comptant des prophéties formulées par les prêtres d’une « civilisation d’esclaves et de gros cons » selon l’expression bienvenue de feu Reiser ; de plus, ces prêtres ont également fait croire à leurs ouailles que le soleil ne se lèverait plus si on ne lui offrait pas des sacrifices humains, une vaste fumisterie qui devrait inviter à considérer comme digne d’être jeté aux oubliettes tout discours de leur part, à commencer par cette prophétie dont l’énoncé exact m’échappe mais qui, d’après mes souvenirs, ferait rire n’importe qui si on le mettait dans une bande dessinée d’héroïc-fantasy. De toute façon, ce soi-disant « apocalypse maya » n’était même pas une prophétie et ne constituait en fait que le marquage de la fin d’un cycle temporel important : les mayas croyaient que le monde était éternel et ne pouvaient pas envisager sa fin ! Leur attribuer la préscience de l’apocalypse, c’est donc faire un grave anachronisme, c’est lire un texte ancien avec des lunettes modernes, c’est nier la spécificité de chaque culture et croire que la nôtre est l’aboutissement nécessaire de toutes les autres: ce que certains abrutis s’obstinent à prendre pour la fin du monde n’est que la fin d’une période importante du calendrier maya comme le serait une année ou un siècle dans notre calendrier grégorien. L’erreur vient donc simplement de l’absence de prise en compte du fait que les mayas ne mesuraient pas le temps comme nous le faisons ! Passons rapidement sur l’apocalypse narrée dans le film 2012 que la Nasa a déjà démontée comme étant une vaste fumisterie sans fondement scientifique.

Bref, en un mot comme ne sang, ne pleurez plus, ne tremblez plus, ne paniquez plus, le 21 décembre, IL NE SE PASSERA RIEN ! LES MAYAS N’ONT RIEN VU, N’ONT RIEN PRÉVU, N’ONT RIEN ENTREVU ! Bon, soyons clairs : on aura beau claironner ça sur tous les toits, ça ne convaincra sûrement pas tous les gogols qui ont absolument besoin de croire qu’il y a « autre chose » que la réel concret et que notre destin est entre les mains invisibles d’un perlimpinpin venu du ciel, pas plus que ça ne fera taire les adeptes de la théorie du complot qui ne se sont manifestement jamais remis d’apprendre qu’ils étaient gouvernés par des crapules et en arrivent à voir partout des signes « prouvant » qu’on leur cache des choses importantes : ils sont capables de croire que j’ai été payé par la Nasa, la CIA et le Mossad pour écrire cet article ! Mon banquier serait content si c’était vrai ! Rien ne peut faire taire les accros de l’apocalypse, et il n’y a pas que les illuminés qui nous empoisonnent l’existence en ce moment : il y a aussi tous les petits comiques qui on trouvé dans ces rumeurs un sujet facile pour des blagues tout aussi faciles. Il ne se passe pas un jour sans que je lise ou entende quelqu’un qui se croit très spirituel en sortant une blague convenue de chez convenue sur ce sujet qui ne mériterait pas deux secondes d’intérêt : ces « traits d’humour », le plus souvent dans la veine de cet humour « cour de récré fun-top-cool » qui corrompt notre jeunesse, ne font qu’en rajouter dans l’insistance lourdingue de chez lourdingue dont ces rumeurs sont l’objet ; de plus, ils trahissent la paresse et le manque d’imagination de ceux qui les produisent (je fais une exception pour l’article de Jonathan Hoesch paru cette semaine par pur esprit confraternel), constituant du même coup une agression pour nos sens déjà saturés de médiocrité. Seulement voilà, dire que les plaisanteries les plus courtes sont les meilleures n’a jamais ramené à un meilleur respect du travail bien fait les amuseurs à trois francs six sous qui empuantissent les médias : il n’y a pas de recours judiciaire contre eux, il n’y a aucune loi contre la liberté d’être con, et on ne peut rien attendre de leurs éventuels employeurs, le plus souvent trop heureux de les voir se contenter d’ânonner des niaiseries consensuelles au kilomètre.

Conclusion : vous êtes comme moi, vous en avez plus que le ras du bol d’entendre parler de fin du monde, de catastrophes et d’apocalypse et de tout le bric-à-brac eschatologique tétanisant que les curés ont introduit dans l’Europe ? Vous en avez par-dessus la tête des prophéties de malheur et des plaisanteries à deux balles, vous saturez sévère ? Et bien puisqu’on ne peut pas faire taire les illuminés ni les rigolos de service, je vous propose que le 21 décembre prochain, jour où ils ne manqueront pas de se déchaîner, nous cessions carrément de prendre le risque d’avoir à les écouter : on n’ouvre pas les journaux, on n’allume pas la radio, on laisse la télé éteinte, on coupe la connexion internet, et, l’espace d’une journée, on libère nos yeux et nos oreilles des preneurs de tête pseudo-mystiques et des parangons de la médiocrité soi-disant humoristique histoire de n’avoir à écouter que notre cœur qui bat et de n’avoir à regarder que le visage lumineux de l’être aimé. Vous verrez comme c’est bon, d’envoyer paître tout ce tas de médiocres ! Allez, salut les poteaux !

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