[Critique] Le Hobbit – Un Voyage Inattendu

Par Wolvy128 @Wolvy128

Presque 10 ans après Le Retour du Roi, Peter Jackson nous ramène en Terre du Milieu avec Le Hobbit – Un Voyage Inattendu, premier opus d’une nouvelle trilogie consacrée cette fois au personnage de Bilbon (Martin Freeman) et se situant bien avant Le Seigneur des Anneaux. Un beau jour, Gandalf le Gris (Ian McKellen) débarque chez le hobbit, accompagné de 13 nains, pour requérir ses services dans une quête périlleuse où il sera question de reprendre le Royaume perdu des nains d’Erebor, conquis longtemps auparavant par le dragon Smaug. Guidé par le guerrier légendaire Thorin Écu-de-Chêne (Richard Armitage), ce voyage les emmènera au Pays sauvage, à travers des territoires dangereux grouillant de gobelins et d’orques, de wargs assassins et d’énormes araignées, de changeurs de peau et de sorciers.

Il aura fallu de nombreuses années et beaucoup de complications juridiques pour que cette nouvelle trilogie voit le jour mais je dois dire que l’attente n’était absolument pas vaine car même si le film n’est pas sans défaut, il vaut clairement le détour. Effectivement, dès les premiers plans et les premières notes de musique, on replonge instantanément dans tout ce qui faisait la magie du Seigneur des Anneaux. A ce titre, ceux qui n’accrochaient déjà pas aux films précédents ne devraient pas plus accrocher à celui-ci car au-delà du style et de l’ambiance, le schéma narratif est également assez similaire à la trilogie précédente, en particulier avec La Communauté de l’Anneau. Et une fois encore, l’adaptation de Peter Jackson est extrêmement fidèle à l’œuvre de Tolkien, même s’il prend quand même la liberté de développer des aspects dont le livre ne parle pas, ou peu. Certains sont particulièrement intéressants comme lorsqu’il décrit la chute du Royaume des nains au début ou qu’il aborde le passé de Thorin. Mais d’autres sont en revanche assez dispensables comme lorsqu’il évoque le mal à venir. Je peux comprendre ce choix scénaristique qui vise à conférer aux deux trilogies une certaine unité mais si on se réfère uniquement au bouquin, ce n’était pas forcément nécessaire. D’autant plus que ce sont malheureusement souvent des passages qui affaiblissent le rythme du film, par ailleurs très bon.

Néanmoins, malgré ce défaut mineur, on a vraiment pas le temps de s’ennuyer car les séquences s’enchainent plutôt bien et le film est remarquable d’un point de vue exclusivement visuel. Difficile donc de rester impassible devant la scène haletante de poursuite dans la caverne des gobelins ou celle plus humoristique avec Gollum dans laquelle le personnage révèle déjà toute sa fourberie. C’est l’un des gros points forts du film (et de la saga en général), sa capacité à alterner les passages purement héroïques et ceux plus drôles. Les touches d’humour sont d’ailleurs assez nombreuses, notamment par le biais de Bilbon. Il faut dire que l’acteur Martin Freeman est absolument impeccable et retranscrit à la perfection l’attitude et le caractère du personnage décrit dans le livre. Mais les moments épiques ne sont pas non plus en reste, même si l’histoire veut qu’ils n’atteignent jamais l’ampleur du Seigneur des Anneaux, la quête étant moins sombre et faisant intervenir moins de peuples de la Terre du Milieu que celle de la destruction de l’anneau qui visait quand même à éviter ni plus ni moins que la destruction de l’univers. Il n’empêche que la magie opère toujours autant et cela en grande partie grâce aux sublimes mélodies d’Howard Shore qui renforcent considérablement l’émotion du film.

En définitive, ce premier volet des aventures du Hobbit est certes moins surprenant qu’on aurait pu le croire au départ mais il n’en demeure pas moins une très bonne entrée en matière. En effet, à l’instar du Seigneur des Anneaux, il peut s’appuyer sur de bons acteurs, une magnifique mise en scène et une superbe BO qui rendent le spectacle tout simplement merveilleux. A tel point qu’on a finalement qu’une seule envie une fois le film terminé : découvrir la suite le plus vite possible !