Elle ne s'attarde pas sur les nouveautés, comme je l'ai fait, mais sur l'ensemble des livres imprimés, dont elle note l'augmentation « continue et croissante ».
Le nombre des déposants « actifs » (au moins un dépôt dans l'année) lui aussi croit - +10% environ sur deux ans – ainsi que le nombre de nouveaux déposants - + 17% sur deux ans.
86% des déposants inscrivent moins de dix livres dans l'année. Ceux qui déposent un seul ouvrage nouveau ou une réimpression représentent 48% des déposants, une tendance croissante depuis trois ans - + 18%.
Cependant, 46% des dépôts sont assurés par les 2% qui déposent plus de cent livres dans l'année. Illustration de la concentration éditoriale, amplifiée par l'augmentation des déposants auto-édités qui représentent 39% des nouveaux déposants en 2011.
Il n'y a que trois acteurs déposants plus de mille livres par an : L’Harmattan, Aparis-Edilivre-Edifree (édition à compte d’auteur et auto-édition) et Hachette. « A eux trois ils ont déposé 5 689 livres, soit plus de 8 % du total des dépôts, et plus de 1 200 livres chacun (2 939 pour L’Harmattan, 1 520 pour Aparis-Edilivre-Edifree et 1 230 pour Hachette)». On le voit; la variété du paysage éditorial français est de plus en assurée en terme de concurrence et compétitivité, piliers idéologiques soutenant la pensée de nos décideurs.
Écrasée au plan commercial, et sans doute pour ce qui est de la diversité de l'offre « visible », donc à possiblement découvrir et acquérir, l'édition est également tordue au plan géographique. Un quart des déposants est francilien ; ce même quart réalise plus de la moitié des dépôts. D'aucuns parleraient du « désert français », la BNF préfère donner la liste des régions les plus dynamiques derrière (loin) l’Île de France.
Les considérations sur les genres en hausse ou en baisse – Fiction, etc - sont peu différentes de celles proposées dans mon article précédent
Dernière constatation qui ne manque de souligner en creux le péril menaçant la vitalité de notre littérature comme de notre langue, et vice-versa : les traductions « représentent 29,6 % de la littérature pour la jeunesse, 31,9 % des romans et 50,3 % de la bande dessinée. Sont traduites de l’anglais plus de 20% de la fiction destinée à la jeunesse, près de 25% des romans et 10,4 % des bandes dessinées. ».
Le XIVème sommet de la Francophonie vient de se dérouler à Kinshasa (RDC). Il avait pour thème la « Francophonie, enjeux environnementaux et économiques face à la gouvernance mondiale". Gouvernance mondiale toujours assurée de fait par le commerce et ses acteurs monopolistiques, dans l'édition comme ailleurs.