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Il paraîtrait...

Publié le 14 décembre 2012 par Ericguillotte
vendredi 14 décembre 2012

- que les chiffres parlent parfois, et sont souvent parlants. Tendons l’oreille. Première cause de décès évitable, notez le mot évitable, le tabac tue 200 personnes par jour, 73 000 par an. C’est pas mal du tout, assez remarquable même. Autre exploit, sa consommation n’a pas baissé en France depuis 7 ans malgré les campagnes à son encontre. Louons la prouesse. Applaudissons la constance du succès. Bien sûr, on peut toujours mieux faire, mais il reste en tête du classement, on ne pourrait pas lui reprocher un brin de suffisance, un soupçon de relâchement, s’ils avaient lieu. Qui le blâmerait ? Quand on caracole en tête sans faire de pub, et alors que tout le monde sait qu’on est un tueur, on ne peut que souligner la performance. Chapeau bas. Le tabac est loin devant l’alcool, 30 000 morts quand même, mais 30 000 morts seulement. Les suicides, beaucoup plus pittoresques et qui peuvent montrer l’inventivité de leurs auteurs, et, pourquoi pas, faire de bons thrillers, ne trouvent que 10 000 participants reçus dans l’année. Les accidents de la route, avec 4 000 petits décès, sont les parents pauvres de la liste. Certes, les carambolages à hautes vitesses et les morts d’innocentes victimes mineures peuvent mettre de temps en temps la lumière sur le bitume ensanglanté, mais les chiffres restent les chiffres. Le tabac se marre tout en haut de son podium, fier de sa fameuse cigarette après l’amour, de sa convivialité sociale quand deux inconnus, dans la rue, qui ne se seraient jamais adressés la parole sans cet échange si sympathique du t’as pas une clope, se renvoient d’aimables sourires. Imaginez les t’as pas une bouteille de vodka, t’as pas un pistolet chargé que je me fasse sauter le caisson, t’as pas un camion lancé à 80 km/h pour me percuter pleine face ? C’est tout de suite moins engageant. Le tabac a encore quelques belles heures devant lui. Sauf pour les 200 d’hier, les 200 d’aujourd’hui, et les 200 de demain. La vie est belle. Joies et bonheurs. Sourions, nous sommes filmés !  

- que le sexe tantrique est à la mode. Et puisque c’est à la mode, on trouve des articles un peu partout, qui essaient de décrypter les tenants et les aboutissants, des livres à foison et à gogo, des stages qui au minimum enrichissent leurs organisateurs. Dans cette mode, s’engouffrent, comme dans toutes les modes, au-delà des adeptes initiaux, des pratiquants convaincus, les chercheurs d’or, les renifleurs de bons coups, les aimants à profit. L’objectif du sexe tantrique serait d’atteindre un niveau de plaisir élevé. Exposé ainsi, le dessein est très acceptable. Les techniques tantriques sont destinées à accroître le plaisir, donc, et, des exercices initiaux sont proposés. Je vous en livre quelques-uns piochés au hasard et laisserai à chacun loisir de poursuivre le chemin, ou pas. Se rouler nu dans la neige, marcher pieds nus dans l’herbe, présenter son pubis au soleil en écartant les cuisses, imaginer que son coccyx est prolongé d’une queue qui touche le sol et y puise de l’énergie, apprendre à respirer. Voilà quelques petites choses gratuites et simples à mettre en œuvre. On imagine pas forcément l’orgasme immédiat après ces menus travaux, mais, encore une fois, ce n’était qu’un aperçu tronqué, penchez-vous, sur le sujet, si le cœur ou le désir vous en disent. C’est la mode, tendez le bras, vous trouverez. La vie est belle. Joies et bonheurs. Sourions, nous sommes filmés ! 

- qu’on reçoit des courriers, des mails, parfois des sms, qu’on est pollué de pubs sur les sites sur lesquels on surfe, et qu’en ce moment pullule un nombre important de publicités vantant les mérites des timbres, du vin, de l’or, des diamants, des œuvres d’art ou encore des manuscrits. Les placements financiers classiques ne rapportant plus grand-chose, autant profiter de l’aubaine de la crise enlisée pour attirer un public non averti et en mal d’argent vers des produits où haute rentabilité et haute sécurité sont incompatibles mais qui vont séduire ceux qui en ont le plus besoin par leur aspect atypique, innovant, ou par de beaux bandeaux brillants avec des euros en gros plans, et des faux témoignages de clients particulièrement satisfaits. Le plus triste dans l’histoire réside-t-il dans le fait que des arnaqueurs profitent des crédules ou que des crédules existent ? La poule souffrirait-elle si on lui remettait l’œuf en place ? Dès que je l’attrape, je l’interviewe. La vie est belle. Joies et bonheurs. Sourions, nous sommes filmés ! 


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