C'était le 12 du 12 du 12 et Jonesy avait les Blues

Publié le 14 décembre 2012 par Hunterjones
Je n'aime pas venir ici et simplement haïr.
Je trouve cela toujours un peu bête mais il faut comprendre le build-up.
Il faut aussi que j'exorcise.
J'avais une journée de parfait mongol, donc de fatigue intense, j'habite une province qui laissait ce jour-là un homme criminellement non responsable (mais capable de mettre des menaces en mot, de passer à l'acte et de livrer des promesses criminelles) pratiquement libre*, je ne trouvais pas du tout, mais alors là pas du tout, le cadeau dont ma filleule rêvait et j'avais une journée couverte de 5h le matin à 18h00 le soir sans interruption, avec retards (merci traffic) et où il fallait négocier des tonnes de concessions avec des tonnes de gens.
J'avais 87 courriels à répondre dans ma boîte de courriel, deux examens à étudier, un exposé oral à préparer et organiser avec 3 étrangers, et une équipe de 15 personnes à cooordoner dans un autre projet à livrer dans trois dodos. Parmi les 87 courriels, celui de l'école primaire de ma fille qui nous annonçait qu'à partir du 7 janvier prochain, soit le retour en classe, l'école a choisi de ne plus avoir de micro-ondes. Trop de gestion.
(...)
Il est entendu que du point de vue des professeurs, les parents ont tous les torts. Il est aussi entendu de la part des parents que les enseignants/éducateurs en font toujours moins et exigent toujours plus des parents. C'est de bonne guerre.
Mais c'est quand même la guerre.
Pas super grave le retour au thermos. Après tout, j'ai grandi comme ça dans les années 70, l'amoureuse aussi. On est devenu de bonnes personnes et tout et tout. Mais c'est quand même un RETOUR EN ARRIÈRE. Vous savez l'addition de tous ces nivellements par le bas, les profs qui font de grossières fautes, l'école qui charge un automatique 20$ de frais d'ouverture de dossier aux enfants qui n'ont jamais changé d'adresse, qui ont toujours eu les mêmes coordonées, qui n'ont en somme AUCUNE raison de voir leur dossier se fermer (Oui mais c'est la commission scolaire qui les ferme! et alors? Ben il faut vérifier chaque dossier un par un chaque année pour voir si ils sont conformes...ÜBERBULLSHIT ) se rajouter au frais de garde (100$ de notre part déjà sans jamais avoir changé une virgule de son dossier) et maintenant ce repli sur l'usage des micro-ondes...
Impossible de ne pas avoir l'impression de faire encore un pas en arrière.
Comme si le dépanneur nous disait : finalement on ne prend plus les achats par interac ou les cartes de crédit.
Comme en 1970.
J'étais donc...disons...maussade...pour être poli. Dans une bd j'aurais le sourcil foncé au-dessus des yeux et un nuage au-dessus de la tête.
Et là, ma fille qui insiste en soirée pour écouter Glee.
Bon.

J'étais content de me coller à ma fille, source de perpétuel réconfort, et de (tenter de) partager le bonheur de celle-ci à écouter une émission qu'elle affectionne. Ma fille danse, chante souvent aussi, je peux comprendre ce qui l'attire là-dedans.
Mais c'est fou ce que je déteste absolument TOUT de cette émission.
TOUT.
(désolé pour les fans)
J'ai déjà disserté souvent sur mon mépris des comédies musicales. Dans les années 30-40-50, je pouvais comprendre. On passait de la scène à l'écran et on voulait faire revivre à toute une génération les mêmes divertissements sans heurts. Un harmonieux passage d'un véhicule à un nouveau. Mais il reste presque impossible de ne pas voir, de nos jours surtout, les trous de scénario qui étaient meublés par 4 minutes de chanson où il fallait suspendre à peu près tout de ce qui nous apparaissait raisonnable (ah ce n'était pas un méchant ça? pourquoi chante-t-il avec son ennemi? viril...) et reprendre l'action comme si des vingtaines de figurants ne venaient pas de faire une longue chorégraphie dans une piscine ou quelques pas de côté dans un lieu incongru. De plus, comme à l'opéra, le niveau de jeu est forcément extrêmement gros, plus mauvais et caricatural que facile à s'approprier.
Glee n'a jamais été sur mon radar car je voyais bien que c'était de la comédie musicale. D'autant plus que j'avais été profondément agacé par la visite de l'école secondaire de mon fils il y a 3 ans, quand le stage band avait joué Don't Stop Believing et qu'on y avait présenté le morceau en disant les élèves vont jouer du Glee. "Fuck no!" j'avais pensé "C'est du Journey!" Y a des gars de Pittsburgh, probablement les plus humbles de l'histoire du show businesss, qui auraient sacré comme Jean-Pierre Ferland a sacré quand on lui a dit qu'il faisait du Éric Lapointe.
Là, avec ma fille, je découvrais pour la première fois le contenu deGueuleeasse.
AAAAAAAAAARGHHHHHHHHHHHHHHHHH!
Quelle vibe gaie!
C'est fou. Même les personnages masculins hétéros ont franchement une vibe gaie. Et croyez-moi je les connais ces vibes-là, j'ai facilement entre 5 et 10 amis gays, gars comme fille, dont l'amitié s'est principalement tissé du temps que je travaillais aux frontières du village, dans la musique, le livre et le dvd au coin de Berri et Ste-Catherine. Je dirais facilement que quatre d'entre eux étaient même ouvertement empreint de désir envers ma personne avant que je ne leur fasse comprendre que je logeais ailleurs (les hétéros restaient alors en minorité là-bas, à cette époque en tout cas). Je n'ai rien contre côtoyer ses gens-là dans des rapports obligatoires comme le travail, après tout, c'est moi qui était alors chez eux, et je dirais même que je suis plutôt tolérant de presque tout de leur style de vie (après tout ça les regarde) tant que la pudeur des autres soit respectée. Je n'aurais pas Bowie, Morrissey, Reed, R.E.M., Todd Haynes et les B-52's parmi mes idoles si l'homosexualité m'agressait tant. MAIS CES GENS NE SE METTAIENT PAS SPONTANÉMENT À CHANTER ET À DANSER POUR RIEN! (et je travaillais dans la musique!) Dans Glee, de voir ma télé devenir une xème version de karoaké, de me donner une "accès privilégié" à des fantasmes de douche (c'est qu'ils les massacrent leur cover en plus! -une autre aversion personnelle: les reprises!) et de sentir ce ton ULTRA politically correct, comme si le travailleur social attendait au virage de chaque prise: PAKAPAB! Avec la télé on a le choix de nos émissions et je me suis rendu compte que si je n'avais jamais écouté plus qu'une annonce de cette émission c'était déjà parce que la premisse ne me rejoignait en rien.

Trop tout ce qui m'agresse.
Particulièrement ce mercredi éreintant.
Comédie musicale+ multiples reprises moches de chansons+ trous dans le scénario obligeant a serious suspension of disbelief comme dans les années 50+vomissante extrême rectitude politique.
ARCH!

J'ai fait comme des millions de femmes avec leur homme au lit. J'ai fait semblant. Me suis rendu jusqu'au bout de la torture avec ma fille comme si de rien n'était. Comme la fois où elle m'a dit qu'elle était amoureuse d'Antoine, le gars le plus agité/effronté/fatiguant de sa classe, j'ai absorbé tout ça, ai souri poliment et suis allé m'enligner une série de Pepski, les plus savoureux mélanges de liqueur et de whisky au Nord du 7ème parrallèle.

J'ai roté si longtemps dans la nuit froide (pour ne pas réveiller la maisonnée) que j'ai attiré par mégarde trois chasseurs d'orignal...
Mais au moins je n'avais plus mal.
*Chez nous, on juge celui qui met l'horreur en scène et on libère ceux qui la commettent pour vrai. Mon monde est à pleurer.