Noël arrive avec son armada de films d’animation, plus ou moins réussis. Certes c’est maintenant John Lasseter qui dirige les studios Disney, et certes Les Mondes de Ralph a l’énergie et la tendresse des studios Pixar. Il manque pourtant une bonne dose d’inventivité, une pincée de subtilité et un grain de folie pour mettre le film au niveau de ses glorieux modèles.
Synopsis : Ralph est le méchant d’un jeu vidéo des années 80 mais il ne rêve que d’être aimé de tous. Il va alors s’aventurer dans d’autres mondes de la salle d’arcade pour devenir un héros.
Quand les enfants sont couchés, les jouets vivent leur vie. Ca vous rappelle quelque chose? Oui, Les Mondes de Ralph est l’adaptation gamer de Toy story. Pas d’idée bien nouvelle donc, mais pour ceux qui ont comme moi grandi dans les années 90, les jeux vidéo sont plein de souvenirs tendres, de mondes extraordinaires qui ont rythmé notre enfance et développé notre imagination.Avec un peu d’ambition, Les Mondes de Ralph, à défaut d’être novateur, pouvait briller de mille feux. Malheureusement, il n’y en aura que 3 : le jeu d’arcade en 2D, le FPS (jeu de tir en vue subjective) et la course de voitures cartoonesque, directement issue de Mario Kart. On espérait un mélange des genres détonnant, une interpénétration des univers multiples qu’offrent les jeux vidéo, un joyeux bordel qui, bien maîtrisé, aurait pu faire des étincelles. Ce ne sera pas le cas. Tout au plus, on aura le droit à quelques références (Bowser, Sonic, Pacman, Street Fighter) qui font plus office de clins d’oeil convenus et superficiels que de guides créatifs.
Peu de trouvailles donc, et peu d’ambition. Même la gare centrale rappelle des lieux déjà vus dans Monstres & Cie ou Harry Potter. Au final, on a le droit à l’histoire un peu bateau d’un méchant au grand coeur qui voudrait être un grand gentil, d’abord parce qu’il aimerait être apprécié et se faire des amis, mais aussi parce que c’est sa nature profonde, on le voit bien. Chacun a sa place dans le monde, et le monde a besoin de tous pour fonctionner. On aura connu propos plus original.
Sous influence Pixar, Disney devient un peu plus adulte et dessine des personnages mélancoliques, insatisfaits de leur place dans la vie. Mais on est encore loin de la pertinence et de l’inventivité des Indestructibles, de Wall-E ou du grand frère Toy Story. Les Mondes de Ralph aurait pu être un film gigantesque, foisonnant, explosif sur la culture jeux vidéos. C’est un petit objet tendre et sympathique, un sourire à notre enfance, une aventure mignonne et plutôt bien construite, dépourvue de surprise, qui sait séduire un peu, amuser un peu, émouvoir un peu, et qu’on oubliera un peu vite.
Note : 4/10
Les Mondes de Ralph (titre original : Wreck-it Ralph)
Un film de Rich Moore avec les voix de John C. Reilly, Sarah Silverman et Jack McBrayer
Film d’animation – USA – 1h41 – Sorti le 5 décembre 2012