La longueur du titre de ce billet est à l’image de la taille de mon enthousiasme. Alors oui le nouvel album d’Edward Sharpe and the Magnetic Zeros, Here, ne sort pas pour les fêtes de Noël, c’était plus un album de l’été, dont nous aurions dû vous parler depuis le mois de Juin… Faute avouée à moitié pardonnée, et on va dire que ce sera pour vous une belle découverte à retardement ! Et puis je crois que nous avons tous beaucoup plus besoin de cet album en cette période de froid polaire et de prise de tête pré-Noël qu’en sirotant nos mojitos l’été dernier ! Parce que c’est de bonheur dont il est question ici, de sourires francs et communicatifs, d’harmonies chorales chaleureuses, de potes au délire musical heureux…
Edward Sharpe and The Magnetic Zeros est un groupe à découvrir pour certains dans cette rubrique, mais ce ne sont en fait pas des petits nouveaux. Here est leur 2e album, et j’ai eu les chances de les voir à Rock en Seine en 2011 lorsqu’ils défendaient leur premier opus, Up From Below sortie en 2009. Ils étaient annoncées comme une bande de hippies, revival seventies, colorés, dreadlocks, peace and love, absolument tout pour me faire fuire quoi ! Et puis finalement voilà, je me suis retrouvée devant un peu par hasard, et couchée dans l’herbe prête à partir pour la sieste, les mélodies et l’energie qui semblaient se dégager de la scène ont fini par me sortir de ma rêverie et me rapprocher pour voir ce qu’il se passait. J’ai pris du bonheur plein la tronche ! Une foule sur scène, des impros, des gens qui chantent, qui jouent puis qui font l’inverse la chanson d’après. Ils règnent effectivement au sein du groupe une ambiance de secte mais pas du tout dans le sens négatif du terme. Plus dans le côté sainement communautaire: « mettons notre énergie et notre amour au profit de notre musique pour rendre notre public un peu plus grâcieux et illuminé. » La culture hippie n’est pas la mienne: ça a pourtant marché, bravo les gars !
Leur univers est folk, indie, rock teinté de psychédelisme 70′s… Here touche à tous ces univers, parfois on a envie effectivement de ressortir sa robe à fleurs et de chanter à l’unisson, comme sur un « Aquarius » de 5th Dimension dans la comédie musicale Hair ! Les 2 leading voices sont celles d’Alex Ebert et Jade Castrinos, elles se marient de manière assez improbable, elle, ayant une voix plutôt forte et puissante, lui à la voix plutôt douce comme un agneau. Le groupe ouvre une sorte de faille spatio-temporelle où des adeptes de Lennon, époque à poil dans un lit avec Yoko (all we are saying is give peace a chance…), rencontreraient les cuivres de Fleet Foxes, prendraient le bandjo d’un vieux redneck du sud de l’Alabama et s’assiraient sur des bottes de paille en plein Woodstock. Voilà, c’est ça Edward Sharpe and The Magnetic Zeros ! Certains titres sont de pures instants de sublime folk, douce et cajolante, d’autres de véritables chevauchées épiques de chorales désordonnées et totalement euphoriques. Un album qui n’est qu’un grand bonheur, beau de A à Z, une merveille à écouter en accoustique et dont le très bel univers vous est conté ci-dessous…
Man On Fire
Child