Le micro-organisme a été trouvé piégé dans un cocon de 200 millions d'années
Des chercheurs de l'Université du Kansas, aux États-Unis, viennent d'identifier un micro-organisme emprisonné dans un cocon vieux de 200 millions d'années.
En analysant, quelques années auparavant, des échantillons recueillis en Antarctique, Benjamin Bomfleur, a mis en évidence un petit organisme emprisonné dans un cocon de sangsue vieux de 200 millions d'années. Mais le chercheur, de l'Université du Kansas, était à l'époque doctorant, et a dû mettre entre parenthèses sa découverte, le temps de clôturer ses travaux de thèse.
Le mystère de l'étrange micro-organisme n'a donc finalement pu être élucidé que cette année grâce à l'intervention d'un expert, Moestrup Ojvind chercheur à l'Université de Copenhague. Ensemble, les deux scientifiques se sont attelés à décrire l'animal et la structure dans laquelle il a été emprisonné. Leurs recherches, ont fait l'objet d'une publication parue cette semaine dans la revue Proceedings of the National Academy of Science.
Selon l'étude, le cocon, ressemble à celui produit par les actuelles sangsues comme Hirudo medicinalis. Enfermé à l'intérieur, le micro-organisme en forme de larme, se compose d'un corps rond d'environ 25 micromètres de long, soit la largeur de certains poils humains, et une queue près de deux fois plus longue. Comme tout eucaryote, le spécimen unicellulaire est doté d'un noyau à l'intérieur de la partie ronde et présente des caractéristiques similaires au genre Vorticella.
Une conservation étonnante et rare
Selon les chercheurs, l'animal s'est retrouvé emprisonné dans le mucus visqueux du cocon de la sangsue à l'époque du Trias, au niveau de ce qui est actuellement l'Antarctique. A cette époque, cette région du globe faisait partie du supercontinent Gondwana, où le climat était beaucoup plus chaud et les terres arboraient des forêts tropicales denses.
La conservation d'un corps mou tel que celui-ci est assez étonnante et nécessite obligatoirement une intervention extérieure pour préserver les tissus de la dégradation soumis aux aléas du temps. "Les organismes à corps mou ne peuvent généralement pas se fossiliser, sauf s'ils sont rapidement enterrés dans un milieu qui empêche la nécrose" explique à LiveScience Benjamin Bomfleur. C'est le cas de quelques insectes par exemple, retrouvé piégé dans de la résine.