La presse musicale entière est unanime. Un immense consensus : Melody’s Echo Chamber serait LA révélation de cette fin d’année. La demoiselle a de la chance, c’est un gars de Tame Impala (accessoirement son mec, ça aide), Kevin Parker, qui est derrière la production de son album. Oserait-on critiquer le travail d’un type qui a signé l’un des plus beaux albums de l’année ? Ceci expliquerait pourquoi toute la hype se soit éprise d’un album qui pourtant n’a vraiment rien de bandant. Certains vont même jusqu’à dire que Melody’s Echo Chamber est « la nouvelle ambassadrice du bon goût pop français« …Why not. Après quatre (longues) écoutes, je n’ai toujours pas saisi le buzz…sans doute n’ai-je absolument rien compris à la vie, c’est probable. Par avance donc, pardon.
J’aimais beaucoup Melody quand elle s’appelait encore My Bee’s Garden, j’aimais son folk vaporeux. Mais le projet n’a pas percé et est resté finalement plus que confidentiel. Elle a sorti un album, fait quelques concerts en première partie de Tame Impala et puis s’en est allée voir ailleurs si l’herbe était plus verte. La rencontre avec le beau Kevin Parker changera la donne. D’amant, il devient son pygmalion et ensemble ils créent M.E.C. sur les cendres de My Bee’s Garden. C’est The Guardian qui la met en avant : la Frenchie séduit le hipster new-yorkais, elle séduit tous les hipsters du monde entier. Elle devient la nenette à suivre. En France, comme on est du genre suiveur, on fait de même…en oubliant que c’est une fille bien de chez nous… Certains pensaient qu’elle venait de Brooklyn.
Alors voilà, elle arrive avec un album entier qu’on qualifie de dream-pop… C’est fou, ce que les journalistes adorent les étiquettes qui ne veulent rien dire. On dit que sa musique est éthérée, ambivalente, astrale. Je l’ai trouvé flou, inconstant et incroyablement vide. On parle de « géométries incertaines »…Incertaines. Exact. L’album croule sous les effets rétro-futuristes : trop de synthétiseurs, trop de reverbes, trop d’écho, trop de guitares psyché, trop d’expérimentations, trop de tout…ce qui fait qu’on aime Tame Impala donne ici la nausée tellement c’est décuplé à l’overdose. Ajoutons à cela des titres qui s’étirent tellement en longueur qu’on arrive difficilement à la fin de l’album.
Bien sûr, Melody est charmante, mais son côté naïf a quelque chose d’assez insupportable par moment, surtout sur la glauque et bizarrement simplette « Bisou Magique »…c’est quand on entend ce genre de paroles qu’on comprend pourquoi les français préfèrent parfois opter pour l’anglais. Elle chante d’ailleurs aussi en anglais… Bien sûr, tout n’est pas à jeter dans cet album, « I Follow You » est sans doute le seul morceau ayant de l’intérêt. Là, on s’éloigne du revival psyché façon Françoise Hardy. Le riff est assez ensorcelant, et pour une fois elle ne chante pas en voix de tête…c’est beaucoup mieux comme ça.