Le projet Open Bank développe des applications en open source dont le but est de permettre aux institutions et particuliers qui le souhaitent de partager leurs transactions, dans un désir de transparence.
Donner la possibilité à tout un chacun de rendre ses opérations financières visibles ? C'est le projet mené par Open Bank, une initiative lancée en 2008, qui développe des applications en open source permettant aux entreprises, aux particuliers et aux banques de partager certaines ou toutes les opérations menées. Le but : jouer sur plus de transparence, requise par les consommateurs, en faisant de cette visibilité une preuve. "Le succès du web 2.0, du crowdsourcing et de l'open source ont été une source d'inspiration", explique à L'Atelier Simon Redfern, CEO de Tesobe et fondateur de l'Open Bank Project. Cela faciliterait plusieurs types d'applications comme la possibilité pour une entreprise, une institution financière ou un particulier d'ouvrir tout ou partie de ses comptes via le protocole "Open Bank" comme l'historique des transactions par exemple. Toutefois, il serait possible de restreindre l'accès à certains utilisateurs. "Tesobe et OpenBank, c'est une façon de montrer la direction vers l'open data en allant vers l'open source", dit Philippe Torres, Directeur du consulting et de la stratégie digitale de L'Atelier.
Ouvrir le dialogue sur les transactions
Les particuliers pourraient aussi ouvrir leurs propres transactions à leurs amis sur les réseaux sociaux. Ces derniers pourraient suivre et commenter les transactions, mais également faire des recommandations ce qui confère une dimension communautaire au projet. Le but d'Open Bank est de définir et produire les standards des API (Application Programming Interface), les logiciels Open Source et les infrastructures Hardware qui permettront de connecter les systèmes et d'accéder aux données d'une manière simple, participative, et sécurisée. Si une banque adoptait ce processus, cela permettrait aux entreprises et particuliers clients de choisir si oui ou non ils souhaitent ouvrir tout ou partie de leurs opérations, et de décider à quels groupes de personnes ils souhaitent permettre d'y accéder. Evidemment, la sécurité de ces applications, et leur fiabilité, seraient assurées par les experts sécurité des institutions.
Des barrières culturelles et légales
"L'idée ici pour OpenBank est de créer un écosystème de développeurs logiciels un peu sur le modèle d'iTunes pour la musique", poursuit Philippe Torres. Toutefois, si cette idée d'ouvrir les données financières peut paraître intéressante, le projet doit faire face à plusieurs barrières, notamment culturelle et légale. "En Allemagne, l'argent est un sujet personnel et tabou. Il faut donc que les mentalités évoluent", souligne ainsi Simon Redfern. "L'important, c'est que les banques s'impliquent dans les API, car ce sont à elles d'établir les règles du jeu. Elles doivent rester maître de leurs API," explique Philippe Torres.