De la chevalerie, à Ignace de Loyola ( 1491- 1556). -1-

Par Perceval

Perceval, rêve de devenir chevalier. Le chevalier est un être fait de chair et de désir, son idéal prend racine dans la défense du droit et de la paix, dans la défense du faible et du pauvre … Le chevalier exalte les valeurs masculines mise en œuvre dans les « épreuves » auxquelles il lui tarde d'être confrontées :

  • Le voyage et ses dangers. L'errance et la rencontre

  • Le combat : la fureur et la paix. La force et la peur. La beauté et la mort.

  • L'énigme et le savoir. La naïveté et la sagesse.

  • La solitude et le désir. L'amour et la liberté...

  • L'honneur, et le mystère. Le coeur et l'épée.

Cette Quête, le chevalier- même solitaire - ne peut l'accomplir sans la rencontre du féminin.

Ce chemin est profane et sacré, mythique et mystique … Dans la figure d'Ignace de Loyola, la mission du chevalier rejoint les missions de l'Eglise. Ses armes, sont celles de Jésus-Christ, et son épée est la Parole.

 

      La Rendición de Granada (dos de enero de 1492) por Francisco Pradilla y Ortiz, 1882

Le parcours que je décris, bien qu'ancré dans la chair d'une époque, est mythique en ce qu'il s'attache à un idéal. Le chevalier est mu par l'idéal. Malheureusement l'histoire est aussi marquée par les dérives des passions humaines...

Iñigo López de Loyola  est né en 1491, presque en même temps que Luther ( 1483-1546) , un an avant la découverte de l’Amérique par Christophe Colomb. C'est l'aube de nouvelles découvertes et de nouveaux défis...

Ses parents lui ont appris la foi, mais ce monde en déclin ne le retient pas... Il préfère profiter de ses dons, chérit son épée et les « donzelles ». Inigo (il choisira plus tard de s'appeler Ignace ) est basque, tout pétri de bravoure et de sensualité, il rêve de devenir un héros d'un roman de chevalerie... Il a deux passions, la guerre et les femmes. Sa passion de la guerre le mène à Pampelune. Le 20 Mai 1521, il est frappé par un boulet français projeté dans la place assiégée tenue par Ignace, il lui brise la jambe. Ignace doit alors se rendre aux Français. Fier et courageux, il doit cependant se soumettre. C’est là le début de sa quête et celui de de sa conversion.

C'est l'apprentissage de la douleur... Trois fois on va rouvrir ses blessures dans d'atroces souffrances. Ignace de Loyola va-t-il rester boiteux? Est-ce possible? Ce serait alors fini ce ton altier et sa prétention d’être quelqu’un. Et, les femmes ; se détourneront-elles en l’apercevant?. Peut-il accepter ainsi de souffrir, de continuer une vie inutile, à commencer par longue période de convalescence ?

Au château familial il n'existe qu'une seule sorte de livres, des vies de saints et la vie de Jésus... . Son père et sa mère sont morts, mais il y a la présence attentive et affectueuse de sa belle et pieuse belle-sœur Magdalena.  Il aurait bien préféré un roman de chevalerie. Qu'importe ! Il en commence un dans sa tête. Il sculpte les nuages du rêve. Il bâtit des châteaux en Espagne. Il monte des coups, surtout le coup qui lui vaudra de devenir le mari fascinant d'une certaine princesse.

Mais fatigué de rocambolesque, il ouvre des vies de saints: des moines et des ermites du désert thébain et du massif du Sinaï. Son imagination s'enflamme en les voyant braver la faim et le froid avec une si parfaite maîtrise d'eux-mêmes. Il s'émerveille d'apprendre comment ils arrivent à se dominer et à lutter contre des esprits méchants. Il admire les visions glorieuses et les récompenses insignes dont ils sont gratifiés: n'ont-ils pas gagné pour toujours le respect des hommes, en même temps que la félicité et la dignité céleste? ... La citadelle qui résiste maintenant c'est son propre cœur, encore confisqué par la gloire du monde. Il découvre l'histoire de Jésus; surpris, il apprend aussi que c'est une histoire d'amour. Cette histoire d'amour le conduira vers le service d'un « autre » toi : Dieu.